dimanche 14 janvier 2007

Un homme en campagne acte premier...

Il a changé... L'homme qui se présentera sous la banière de l'UMP se voudra rassembleur il l'a promis...

"Ma France c'est celle de tout les français sans exception. C'est la France de Saint Louis et celle de Carnot, celle des croisades et celle de Valmy, celle de Pascal et de Voltaire. Celle des cathédrales et de l'encyclopédie."

J'ecris là un message à chaud, car je me sens profondemment choqué que lors d'un discours qui se veut rassembleur, on cite Saint-Louis et les croisades dans l'image de la France. Faut il rappeller que les-dites croisades on fait des milliers de morts au nom de Dieu? Que voir dans ces références? Peut-être rien? Ou peut-être une volonté affirmée de se ranger sous la bannière de l'atlantisme et sa croisade contre l'axe du mal? Les croisades pour délivrer Jerusalem dans un conflit ou trop longtemps les pays occidentaux ont mis le feu aux poudres? Ou faut il naivement y voir une référence historique désintéressée?

Aujourd'hui nous affirmons ne pas nous reconnaitre dans cet imaginaire guerrier qui est celui du candidat de l'UMP. Certes ceci n'est qu'un discours mais dans celui-ci nous y voyons trop de références à une vision dépassée de la France. Ce ne sont que des mots, mais dans un monde ou la communication est un atout de poids, ne faut il pas s'en méfier tant qu'il est encore temps?

texte du discours consultable ici

bravitude+plébiscite=blasitude?

Nous sommes maintenant à 3 mois et demi des élections, et rien n’a changé…D’un côté comme de l’autre, des politiques comme des électeurs, tout se fait comme si tout était deja joué d’avance…Est-ce totalement faux ? D’un côté, nous venons d’assister à un sacre, un plébiscite pour un candidat : plus de 98% de votes en faveur de l’unique candidat en lice, suite au ralliement de la quasi-totalité de sa famille politique…

Un score qui nous fait étrangement penser à certains plébiscites sous Napoléon III, ou encore sous ce cher Charlie il y a 40 ans, ou encore ce score de république bananière, il y a combien de temps dites vous ?

MAM, Juppé et compagnie se sont ralliés. Les fidèles seront amplement récompensés…Ne restent que quelques chiraquiens convaincus : Debré, Galouzeau, Bernadette, qui sont encore persuadés que notre cher Président se représentera encore et peut même gagner ! Allez encore 5 ans, ça fait encore plus de promesses ça ? Allez chef, remet m’en un ptit !



Du côté de la bravitude, c’est tout aussi joyeux, bravo les chefs de communication ! Après un émiettement du PS, on tente de jouer le regroupement… Discours rigoureusement identique à celui du candidat opposé, mais le sourire en plus…

Le spectre du 21 avril 2002 plane sur nos têtes, tel une épée de Damoclès, largement instrumentalisé, donc nul besoin de programme ou d’idées, le vote utile semble devenir désormais la règle en matière d’élections…Toute la question reste de savoir si l’on peut encore voter par conviction ?



Reste notre cher libérateur du Béarn, qui dénonce la partialité des médias, tiens donc, c’est un scoop. TF1 favoriserait un candidat, tandis que les chaînes publiques s’occuperaient de l’autre…Ca se saurait enfin ! Pourtant, Bayrou semble avoir mal regardé les médias en cause : il semblerait au contraire que TF1 consacre davantage de temps au béarnais qu’à la révolutionnaire en charentaises, si l’on en croit l’excellent info-chrono réalisé par l’équipe d’arrêt sur images : voilà pour TF1
France 2
et France 3


Tout est il alors vraiment joué d’avance ? Pourtant, si l’on en croit les sondages, en 1995, c’était notre cher Balladur qui devait devenir Président, et cela dès le premier tour…. En 1997, la dissolution devait voir la victoire des chiraquiens…Et le second tour de 2002 devait voir s’opposer une certain exilé de l’île de Ré face à notre actuel président….

Toujours est il que ce dernier cèdera sa place le 6 mai au soir. Il parait inconcevable qu’il se représente : après deux mandats lamentables, 12 ans de promesses, une nouvelle candidature s’achèverait sans aucun doute par un échec cuisant. Or il semblerait que notre président veuille laisser un souvenir impérissable de lui ! Il veut rester comme le plus grand président de la Vème, celui qui aura inscrit dans le marbre de la Constitution les valeurs de la République, l’abolition de la peine de mort, et la modification du statut pénal du Président (statut taillé sur mesure d’ailleurs par la Cour de Cassation et le Conseil Constitutionnel il y a peu…)…Cette révision, en réalité, ne changera rien, ni pour lui ni pour les futurs présidents : la plupart des chefs d’accusation à son encontre n’aboutiront jamais, soit par prescription, soit parce que des non-lieu ont été prononcés…

Donc oui, Chirac laissera de lui une trace dans la Constitution, celle la même qui lui a permis de rester 12 ans au pouvoir, celle la même qui lui permettra de passer une retraite tranquille à Brégançon…et le 6 mai, il laissera sa place, oui, mais à qui ?


jeudi 11 janvier 2007

L'information orientée on en fait aussi!

Est-ce à cause de la nouvelle année, aurions-nous pris de bonnes résolutions? Je ne sais pas, toujours est-il que pour mieux vous informer les posts se multiplient ces temps-ci (bon ce n'est pas non plus l'affluence des jours de solde!). Alors nous vous proposons la première rubrique actualité de cette nouvelle année!

Commençons donc par les nouvelles de la présidentielle qui s'annonce:

  • François Bayrou est intervenu de manière assez virulente ces jours-ci. au premier rang de ses critiques les médias coupables à ses yeux de privilégier l'affrontement des deux barons des sondages et de laisser les autres candidats dans l'ombre. Et comment ne pas être de cet avis quand les temps de parole et les invitations aux émissions politiques concernent essentiellement les deux champions des partis majoritaires ou à leurs portes flingues... S'agit-il peut être de jouer les élections avant l'heure. en tout cas il est rassurant de voir que les leçons de 2002 ont été prises en matière de prudence journalistique... Le Pen n'avait pas 26% de français se reconnaissant en lui en 2002 à la même periode...
  • Parlons donc des cadors des sondages. Madame Royal profite ses temps-ci des caisses de son parti pour faire de beaux voyages et rester discrète. Ce qui ne l'empêche pas en passant par la Chine (les amateurs de contrepeteries apprecieront!) de vanter les mérites de la justice chinoise, qualifiée de plus efficace. On ne doute en effet pas de l'efficacité repressive de la "démocratie" chinoise...
  • Repression tiens! Les chiffres de la délinquance sont tombés et une fois de plus ils font état d'une baisse générale de celle-ci, même si la violence sur personne augmenterait de 5,5%! Peut-on parler de réussite? Le ministre de l'Interieur ne manque pas de féliciter l'action de ses services, alors il y a tout pour se réjouir. Mais la violence sur personne ne serait-ce pas ce que le gouvernement avait promis de faire baisser? N'es ce pas cette délinquance que les gens craignent? Apparemment pas, elle augmente, le reste baisse, alors dormez tranquille...

Après ces quelques brêves de politique française, voyons voir un peu le reste de l'actualité:

  • L'ancien Reis irakien, ancien leader de la quatrième armée du monde, détenteur de la bombe atomique nous a quitté. Si evidemment la mort de l'homme ne nous fera pas verser d'abondantes larmes, les méthodes de la "jeune" démocratie irakienne laissent à desirer... En effet c'est au bout d'un procès que l'on ne peut qualifier de justice qu'il a été exécuté. on pourra toujours se demander quel fut le rôle americain dans ce procès? Et que dire des procès en attente ou jamais il ne répondra? Les Etats Unis qui ont permis son accession au pouvoir auraient ils été désireux que certains secrets soient gardés? Maintenant justice est faite parait-il, mais venant d'un pays ou la peine de mort est abolie, il reste comme un sentiment de malaise...
  • L'Irak est au coeur d'un débat aux Etats Unis. alors que le Sénat et la chambre des représentants vient de basculer dans le camps des démocrates, essentiellement contre la guerre en Irak, le président Bush vient d'annoncer une hausse des effectifs en irak! Etonnante preuve de l'écoute de la population pour un gouvernement. le sénateur Ted Kennedy est monté au creneau pour dénoncer les similitudes avec la situation qu'il y a eu au Viet Nam. Vu les complications, la multiplication des morts civils comme américains, on ne peut que l'appuyer, et souhaiter que cette guerre civile cesse, et que l'armée américaine cesse de l'alimenter. Mais Bush est président jusqu'en 2008...
  • Quelques brêves européennes avec notamment la BCE qui a décidé de maintenir ses taux drecteur après une hausse continue, et prévoit de les augmenter dans le futur. l'euro est donc plus que jamais une monnaie forte, a atteint un taux record face au dollar. Avec la hausse des taux d'interêt, les difficultés à emprunter, on peut donc s'attendre à voir ces taux augmenter. Le marché immobilier se porte bien, il n'en est pas de même des emprunts des populations. Mais puisque dans le même temps les prix sont censés être stable rassurons nous! (Pour plus de clarté sur ce sujet un epitaphe sera bientôt dressé à la mémoire de Milton Friedman, en quelque sorte le père de cette politique)
  • Europe toujours avec le gag de l'Europarlement. celui-ci pour ménager les différents pays, siège en alternance à Strasbourg et à Bruxelles. régulieremment il y à donc changement, et on peut assister à un ballet étrange de camions qui font le voyage Strasbourg Bruxelles pour apporter la logistique, ainsi que le ballet des députés et fonctionnaires qui font le même chemin! Il est rassurant de voir que l'organisation bureaucratique française peut parfois être dépassée en terme d'absurdité...
  • Et pour finir un petit mot du porte parole du président de l'UMP, excellent chroniqueur sur France 2! Vous l'avez reconnu il s'agit de Steeve. Ce brillant analyste s'est vu rappelé à l'ordre par le CSA, au risque de voir ses prises de paroles politiques se voir décompter sur le temps de parole de campagne de l'UMP. Belle initiative du CSA, que nous souhaitons voir reconduire pour messieurs Sevran, Smet et Beausire plus connu sous le nom de docteur spécialiste en gynécologie. Au moins leur conneries dites eviterons les discours vaseux de leur candidat!


Voilà tout pour aujourd'hui nous vous souhaitons une bonne réussite dans vos examens et du courage!

mardi 9 janvier 2007

Le poids "écrasant " de la dette...


Bien le bonjour à vous, comme il y a dans cette université quelques économistes tout de même, je vous propose de lire cet excellent article du Monde qui tempère la vision économique actuelle qui veut que la France vive au dessus de ses moyens...


le Monde 9 janvier 2007


Paradoxe ? Alors que la réduction de la dette est une priorité affichée du gouvernement, Jacques Chirac a proposé, lors de ses voeux, une réduction de l'impôt sur les bénéfices des sociétés de 33 % à 20 % en cinq ans. De son côté, le ministre des finances, Thierry Breton, a engagé en décembre une réflexion sur la retenue à la source de l'impôt sur le revenu à partir de 2009, qui aurait pour effet d'éviter l'imposition des revenus 2008. Même si cette réforme, en réalité, ne permettra pas de sauter une année d'imposition - les impôts 2009 étant perçus plus tôt à la place de ceux de 2008 -, la pédagogie de M. Breton, généralement appliquée à expliquer les méfaits de la dette, en devient en tout cas moins lisible.

Son ministère a pourtant pu annoncer, mardi 2 janvier, une bonne nouvelle : la baisse de l'endettement de l'Etat en 2006. A la fin décembre 2006, la dette négociable s'est établie à 876,59 milliards d'euros, soit 0,76 milliard de moins qu'en 2005. Le chiffre total de la dette des administrations publiques à la fin 2006 - qui inclut la dette des collectivités locales et des administrations de Sécurité sociale et atteignait 1 151,8 milliards d'euros le 30 septembre - ne sera connu qu'en mars 2007. Mais l'objectif de diminuer le ratio de la dette totale des administrations publiques dans le produit intérieur brut (PIB) de 66,6 % du PIB à 64,6 % devrait être atteint au 31 décembre 2006 voire dépassé.

"FACILITÉ"

L'amélioration provient de plus-values fiscales qui seront "bien au-dessus" des 5,1 milliards d'euros annoncés en décembre, a précisé le ministre du budget, Jean-François Copé, le 4 janvier. D'autre part, 15,6 milliards d'euros de rachats de dette ont été effectués, notamment grâce aux recettes de privatisations. Enfin - et surtout - l'Etat a réduit sa dette à court terme en gérant au plus près sa trésorerie. Le stock d'emprunts à court terme (BTF) a ainsi été réduit de 29,1 milliards d'euros en 2006.

Faut-il alors croire les Cassandre martelant "l'insoutenabilité" d'un endettement public représentant, selon le rapport rendu par la Commission présidée par le président de BNP Paribas, Michel Pébereau, à M. Breton en décembre 2005, 41 000 euros par ménage, et la menace que fait peser sur l'économie un Etat vivant au-dessus de ses moyens ?

L'endettement reste certes au-dessus de la norme européenne des 60 % du PIB. Le rapport Pébereau proposait de "rompre avec la facilité de la dette publique". Il prenait en compte aussi les engagements futurs de l'Etat, notamment les retraites des fonctionnaires, pour un montant compris entre 400 et jusqu'à 1 000 milliards, si l'on applique "les normes comptables des entreprises privées".

Mais, justement, explique Jean-Marc Daniel, professeur d'économie à l'ESCP-EAP et à l'Ecole des mines de Paris, l'Etat n'est pas assimilable à une entreprise privée : il est "éternel" et "différent par la nature de ses missions". Pierre Cailleteau, directeur de l'analyse de la politique économique et financière de l'agence Moody's, ajoute : "Lorsque nous notons les risques de défaut de paiement de l'Etat français, nous lui attribuons la meilleure note, Aaa." "Ses finances publiques sont bien plus robustes que celles de la plupart des pays du monde", dit-il. Si une crise de confiance est donc exclue, "l'analyse du profil de risque de la France tient en deux questions majeures : est-ce que l'augmentation de la dette répond à une logique d'investissement public "productif" ou au moins porteur d'avenir ? Comment les passifs futurs - les engagements sociaux sur les retraites et la santé, liés au vieillissement de la population - seront-ils couverts ?", explique M. Cailleteau. L'Etat ne risque donc pas de faire défaut à ses créanciers, mais plutôt de réformer les prestations de ses assurés.
Parce que sa signature est excellente et la gestion de sa dette par l'Agence France Trésor (AFT) réputée, l'Etat se finance d'ailleurs au meilleur coût : un taux de 3,43 % à un mois et de seulement 4,03 % à cinquante ans. "Depuis deux ans, nous arrivons à nous financer avec quasiment les mêmes taux d'intérêt que l'Allemagne à un point de base près (0,01 %), ce qui fait de la dette de l'Etat français une des moins coûteuses de la zone euro pour les contribuables", explique Benoît Coeuré, directeur général de l'AFT. L'avènement de l'euro a aussi permis à l'Etat de s'adresser au marché mondial de l'épargne, la dette française étant détenue à près de 60 % par des non-résidents. "Jusqu'en 1999 et la création de l'euro, le Trésor représentait 85 % des émissions obligataires d'Etat en francs. Il se trouvait dans la situation de la "baleine dans l'étang", chaque mouvement provoquait une vague et éclaboussait les autres acteurs. Aujourd'hui, le Trésor français ne représente plus que 20 % des émissions de dette souveraine en euros. C'est une différence considérable. La diversification des acheteurs permet une grande liberté de politique d'émission et apporte beaucoup de stabilité contre les crises financières", explique M. Coeuré.

L'image du bas de laine du ménage ou de la trésorerie d'entreprise, qu'il faudrait à tout prix "équilibrer", ne s'applique pas véritablement à la dette publique. Cette dernière est en fait l'un des instruments financiers permanents de la puissance de l'Etat. Ce qui n'exempte pas de la gérer au mieux.

Adrien de Tricornot