mardi 28 février 2012

Le DU c’est tabou, on en viendra tous à bout !

DU, vous avez dit DU ? L’Université peut se glorifié d’étendre son « offre » de formation, avec des diplômes plus alléchants les uns que les autres : les DU. Pourtant, sous leurs airs inoffensifs et leurs bonhomies sympathiques, se cache les rouages d’une machinerie destructrice de ce grand et beau service public de l’enseignement supérieur. Mais revenons à nos moutons, car moutons il y a en formation DU.

Que le DU soit, et le DU fut !

Commençons par le commencement, de quoi parle-t-on ? Le DU est un diplôme proposé de manière indépendante par une Université, s’adressant en particulier aux étudiants en formation continue, mais pouvant être élargie à la formation initiale. Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous. Voila l’entourloupe ! Ne laissez surtout pas filer le chat, armez-vous d’un bon
martinet et passons aux choses sérieuses. Le DU Ikea: le DU à démonter soi-même.

1. « Le DU est une formation optionnelle », FAUX !

Pour les étudiants en Master Droit, vous n’apprendrez rien ici, les autres peuvent s’arrêter un peu. En effet, la formation de M2 et parfois soumise à l’obligation d’intégrer tel ou tel DU (ex…), faisant ainsi couvrir les frais occasionnés par le DU par les étudiants en formation initiale, tout en augmentant de manière détournée les frais d’inscription généraux des étudiants. Enfin il s’agit également d’une pratique quasi-discriminatoire, puisque l’inscription en M2 est conditionnée à une autre inscription en DU, ce qui est un petit scandale dans un océan d’aberrations.

2. « Mon DU me coute rien », FAUX !

Le DU connait un régime de droits exorbitant des frais d’inscription classiques. En effet, les seconds sont fixés par l’État au niveau national, les premiers sont régis par une décision autonome de l’Université en Conseil d’Administration. Or, je ne vous referai pas le discours avec les violons en arrière plan, mais l’Université est sur la paille, plus une roupie dans les caisses, plus de pèze pour la fac. Donc il faut bien trouver les moyens quelque part, et miracle, l’institution va sortir de son chapeau sa compétence pour fixer des droits exorbitants en DU (ex…).

3. « L’Université rationalise sa politique en matière de DU », FAUX !

Force est de constater que l’Université ne fait rien pour ralentir ou encadrer l’hyperinflation en ce qui concerne l’offre de DU (ex...). Pas un conseil ne se déroule sans sa petite proposition de DU. DU de la petite enfance, DU coaching, DU de la transmission et de l’enseignement, DU de tout et n’importe quoi… Si chaque conseil charrie son lot de DU, quelques questions se posent : à l’aube de l’Université de Bordeaux, comment se fait-il que Bordeaux IV puisse proposer de DU qui n’appartiennent à aucun des collèges auxquels elle sera attaché comme « DU lecture en bibliothèque » (qui n’a rien avoir avec Bordeaux IV mais bien plus avec Bordeaux II) ? En second lieu quel intérêt pour une Université d’entretenir une croissance exponentielle des DU, avec aucun retour d’évaluation sur de type de formations ? Surement pour les raisons énoncées au dessus et à suivre en dessous.

4. « Les DU ne coûtent rien à la Fac, ils rapportent de l’argent », FAUX !

Alors là nous disons chapeau bas. Certains, ceux qui présentent leurs DU extravagants-pour ne pas dire mieux-, font converger leur présentation vers un but : « mon DU coaching pour entreprises de slips en caoutchouc ne coûtera rien à l’Université, il rapportera même de l’argent ». Le magicien D’OZ peut aller se rhabiller. Alors tour de passe-passe ? Bizarrement, l’Université n’a jamais eu autant d’heures supplémentaires à honorer vis-à-vis de ses enseignants (tout statuts confondus), et bizarrement encore, il n’y a jamais eu aussi peu d’enseignant pour autant de formation initiale et continue. Vous voyez où nous voulons en venir ? En gros, l’Université encourage d’une main l’augmentation de ce type de formation, mais s’alarme de l’autre du trou budgétaire qu’occasionne les heures supplémentaires faites par des enseignants en DU. Le magicien doit manger sa cape et piétiner son chapeau, car à l’heure qu’il est, nous avons découvert le poteau rose.

5. « Avec mon DU j’ai une reconnaissance interplanétaire », FAUX !

En matière de DU il y a une règle d’or : « Ma fac se démerde avec mon DU ». Vous imaginez bien que dans un grand marché de la connaissance européen, qui nous débecte nous à OSB IV, mais qui pourtant est sur le point de voir le jour avec l’intégration plus ou moins réussi du LMD, le DU est au milieu de cette galaxie une anomalie. Certains diront une erreur rendant illisibles nos formations internationalement. L’argument vient même de nos détracteurs, à nous OSB IV, alors sans foie ni lois mais beaux joueurs, nous le reprenons pour vous montrer que ces DU, vous couteront bien plus que ce qui vont vous rapporter. Alors pourquoi des DU ? C’est vrai que cette question nous nous la sommes posées très longtemps. A destination unique de la formation continue, ce type de diplômes semblent entièrement justifié bien qu’il faille porter une attention particulière aux contenus de cette même formation continue (le coaching du slip en caoutchouc est d’ailleurs une belle innovation pédagogique). Cependant, nous le savons beaucoup trop, ces DU, ne vivent sur la durée qu’avec l’aide et le renfort des étudiants de la formation initiale, laissant libre cours aux discriminations censitaires et creusement budgétaire des finances de l’Université.

Pour un service public égalitaire, de qualité et qui tire des formations intellectuelles vers le haut que se soit en continue ou en initiale, nous avons un principe à OSBIV : le DU dans le cul ! Les pirates ont dit « non » à la discrimination, et luttent encore et toujours à piller les marines
marchandes qui s’insinuent sur nos Université.

mercredi 15 février 2012

Un grand coup de « Pompe » dans la fourmilière

Chers lecteurs, chers lectrices nous nous retrouvons après cette vague de froid à laquelle votre serviteur, le Chevalier Blanc, a survécu, non pas grâce à ses célèbres collants hivernaux mais plutôt grâce à l’anticyclone Osbivien qui a réchauffé dernièrement notre microcosme universitaire. Bref revenons-en à ce qui nous intéresse. En ce matin béni du chérubin à l’arc, c’est à peine habillé, planchant sur un TD passionnant que la nouvelle tombe ! Dans 2 heures, c’est un CEVU surprise qui doit avoir lieu ! Mes bas à peine enfilés, c’est avec fougue que j’enfourche mon fidèle destrier pour aller protester contre ce scandale, cette « petite » erreur administrative pour d’autres. Nous arrivâmes donc en salle des actes (visiblement certains avaient été mis au courant avant nous).

C’est donc épaulé par les désormais célèbres Harry et Pompom, que l’OSB IV annonce son refus de participer à des délibérations en l’absence d’une connaissance préalable des documents (Argumentation appuyée par notre célèbre juriste pirate à la barbe noire qui écumant le règlement intérieur du CEVU nous a fourni l’article 9 du titre 2 qui nous fut salvateur). Le président Lung sur « Ce » sujet fut, il faut le reconnaître, plutôt diplomate, en proposant le report des débats décisionnels, tout en laissant à l’ordre du jour les sujets « dits » informatifs, c’est donc un CEVU « allégé » que nous allons vous conter !

I) Le diplôme Universitaire à l’abordage d’une formation initiale de qualité.

Nous allons donc résumer rapidement les faits. Les DU qui étaient une sorte de petite tambouille universitaire, deviennent désormais très officiels avec habilitation ministérielle et tout le tintouin. Il est donc temps de balayer devant notre porte. On nous fournit donc un document « type » qui serait à remplir pour chaque DU pour savoir si celui-ci est ou non diplômant, son volume horaire, etc… Nous ne nous attarderons pas sur les débats plutôt stériles ou chaque intervenant défend son beefsteak, mais plutôt sur notre position à ce sujet. Car le sieur Bordenaves a émis l’idée de groupes de travail auxquels les étudiants seraient invités. Nous avons dès lors décliné l’invitation arguant le fait que nous n’allions pas aller travailler sur des DU auxquels nous nous opposerons lors de leur- présentation au CEVU.

Sur ce point je vous renvoie à l’article de notre joueur de flûte, de flutiau ou de pipeau « les DU c’est tabou on en viendra tous à bout » d’une dépêche précédente. Toutefois pour être clair sur nos positions que certains membres du CEVU ne comprennent pas, nous allons faire une petite piqûre de rappel.

Pour nous, la formation initiale (LMD) doit être la principale préoccupation de l’université, et au vu de son état, il serait temps de s’y atteler prestement. Les DU qui, à la base, étaient imaginés comme formation continue pour les post-diplômés, s’infiltrent dans la formation initiale devenant complément « dit » indispensable pour l’insertion professionnelle. Le problème est que ceux-ci ne sont ni accessibles à tous, et surtout ne sont pas tous gratuits. Outre cela, l’argument souvent apporté est que ces DU rapportent à la FAC. Après une rapide analyse des comptes, on voit que ces DU dans le meilleur des cas s’équilibrent. Il vaut donc mieux parler d’autofinancement, et là encore petit bémol ! Les charges matérielles pour l’université ne sont pas bien estimées. Aussi bien financières avec : le matériel pédagogique, le chauffage, l’électricité. Mais aussi la disponibilité matérielle: en effet 50 DU avec parfois de lourdes charges horaires nécessitent une utilisation des locaux importants. Ce qui est d’autant plus critiquable quand on voit les étudiants de la formation initiale parqués dans des préfabriqués plus ou moins salubres. Un dernier point et non des moindres sur la disponibilité des enseignants. Il est vrai que les enseignants n’enseignent pas dans ces DU sur leurs heures de services. Toutefois ces heures complémentaires ne sont pas utilisées ni dans leurs fonctions de recherches ni dans leurs fonctions d’enseignement. Effectivement si l’on considère que lire un manuel et faire acte de présence dans un amphi signifie enseigner alors cette question des heures supplémentaire est moins problématique, mais ce n’est pas notre cas ! Voilà notre position sur les DU et nous n’en démordrons pas ! Cela me permet en plus de faire le lien avec ma seconde partie !

II) « nous Pompons tous »

Oui monsieur le président ! Nous aussi nous pompons ! Nous ne sommes pas encore enseignants chercheurs ni même au zénith du professorat, nous sommes en phase d’apprentissage. Et souvent nous pompons plus ou moins intelligemment je vous l’accorde, dans une démarche de construire petit à petit une future possibilité de réfléchir par nous-mêmes, « nous » que vous stigmatisez de « couillons » !

Quand nous vous proposons la mise en place du logiciel anti-plagiat pour les cours des professeurs c’est bien évidement de la provocation pour véhiculer deux messages !

Le premier est de vous montrer la stupidité de l’utilisation pour les étudiants de ce type de méthode, ne vaudrait-il pas mieux avec l’apparition de l’outil internet nous apprendre comment rechercher, compiler, synthétiser… plutôt que de fliquer par des moyens mécaniques leurs moindres défaillances… (Démontrant plutôt vos propres défaillances)

Vous nous rétorquez vous croire dans une « cour de récré » quand nous abordons ces sujets, vous nous avez montré toute la force du corporatisme enseignant quand nous avons (et sans logiciel ! Car oui, nous, on recherche) attrapé la main dans le sac, un de vos collègue, qui n’a même pas pris la peine de compiler ou même de synthétiser mais a simplement utilisé le clique droit de sa souris.

Le deuxième message est que le plagiat n’est pas le réel problème, mais la façon de donner des cours ! Peu- nous importe qu’un enseignant tire l’ensemble de son cours d’un manuel, toutefois nous préférerions que l’enseignant livre ses sources ou transmette son cours à ses élèves et travaille sur le fait de faire vivre un cours ! Nous nous doutons bien qu’avec un doctorat au minimum, l’agrégation pour d’autres, tout le corps enseignant est capable de lire page après page un cours préparé, certains ne prenant même plus la peine de le cacher, ne faisant qu’ouvrir un livre…

Vous ne supportez pas que nous abordions ces sujets qui touchent la « grande corporation », et votre énervement inhabituel l’illustre bien. Toutefois sur le plagiat, la copie, la paresse intellectuelle, la facilité, appelez cela comme vous voulez nous ne nous arrêterons pas, car il semble que c’est le seul moyen de faire bouger la fourmilière !

Nous ferons toujours tout pour que les étudiants soient toujours au courant même sous votre censure.

Je clôturerai ces propos par une citation d'un "célèbre" auteur canadien :

"Toute censure est stupide par essence puisqu'elle qualifie, précise, décuple les élans de la révolution qui la fera sauter"

JM Poupart.

The white knight

mardi 14 février 2012

Pétition + parrainage universitaire


Un étudiant Mauricien de Bordeaux 3 est menacé d'expulsion en plein milieu de son cursus universitaire. Cette situation n'est pas isolée et exige un soutien fort de la part du monde universitaire. Encore une fois, l'enseignement supérieur est, plus que toute autre partie de la société, un lieu d'accueil et d'échange à vocation universelle.

Nous nous devons de soutenir cet étudiant et d'affirmer notre répulsion vis à vis des politiques migratoires inhumaines mises en place par un gouvernement qui n'aura que trop brillé par son obscurantisme, son inculture et sa méconnaissance des valeurs humanistes ayant fondé une civilisation européenne dont il se réclame.

Un parrainage universitaire se tiendra le 21 férvier à 17h00 à la maison des étudiants de Bordeaux III, venez nombreux afficher votre soutien.