Désolé pour le
retard chers camarades d’infortune. Entre les exams, les
différentes commissions, et les fêtes de fin d’année, ce compte
rendu est passé à la trappe. Cependant, le voici, le voilà.
Partie I : Au menu aujourd'hui...
Un conseil lourd s’est tenu ce jour là. Avec comme
objectif de déterminer les commissions qui composeront le Conseil
d’unité de formation. En gros, une commission est une formation
restreinte, qui sera amenée à réfléchir sur une mission en
particulier (réforme licence, master, diplômes universitaires etc
etc).
De nombreuses commissions vont donc être mises en
place, avec pour charge de mettre en place ce que notre cher
souverain de l’Université de Bordeaux a lui-même la charge de
mettre en place : la casse du service public universitaire, avec
notamment la réduction des offres de formations. Tout un programme.
Nos éminents collègues professeurs élus en conseil d’unité
de formation ont la mine grave. En effet, chacun sait qu’il y a un
risque potentiel à voir sa formation disparaître dans les méandres
de la nouvelle offre de formation. Ils flippent, et ça se sent.
Un
grand débat émerge quant la composition de ces commissions : en
effet, Sieur Saint Pau souhaite des commissions à nombre réduit (6
personnes, tout au plus). Problème : tout le monde ne sera pas
représenté de la même manière, et nos chers amis d’Inter’a… ; Esprit ét…, enfin les jaunes, au nombre de 4 élus, souhaitent
être partout.
Aussi, vos chers élus ont proposé des
commissions plus larges, avec un ¼ de représentativité étudiante.
En effet, ce sont les étudiants élus qui ont appris à nos chers
professeurs qu’il était désormais possible de faire une licence
de droit sans jamais avoir touché au droit du travail ou au droit
pénal… Les avis des personnes qui sont sur le terrain semblent
donc primordiaux.
Au final, après moult tractations, et
l’appui de certains membres du conseil, nous obtenons gain de cause
: les commissions seront plus ou moins larges, selon la charge de travail qui leur incombera. De plus, le Sieur
Saint Pau acquiesce notre volonté de faire siéger en commission des
personnes qui ne seront pas forcément membres du conseil, mais qui
pourront apporter leur expertise et leur connaissance du terrain
quand cela sera nécessaire.
Gros débat donc, puisque chacun
y va de sa petite remarque. On notera le sieur Radé très en forme
en cette matinée, demandant moins de commissions, puis une
commission chargée de déterminer les commissions. Cette taquinerie
sera de suite esquivée par l’argument “on manque de temps”.
On passe donc à la commission Master : et là, votre humble
serviteur s’est fait coiffé au poteau. En effet, celle-ci restera
restreinte, et nous ne siégeront pas dedans. Cependant, nous
travaillons en “étroite collaboration” avec les étudiants qui y
siègent pour ouvrir notre gueule, et éventuellement siéger en tant
qu’invités. Un engagement tacite. Affaire à suivre.
Partie
II : les suppressions de formation, c’est maintenant !
Un
administratif de l’Université fait alors son entrée en conseil.
Ce cher monsieur a eu la lourde tâche de nous expliquer en détail
ce que l’on sait depuis très longtemps : il va falloir faire
diminuer l’offre de formation. Et ce sera au conseil d’unité de
formation de faire cela. Autant vous dire que ça rue dans les
brancards.
On notera la petite remarque qui n’a pas laissé
insensible Mme Badel : “On pourrait le faire nous-même”.
Comprenez : si vous n’êtes pas foutus de détruire vos formations,
les gros pontes de l’université le feront pour vous. Lourde
ambiance donc. Au final, les spécialités de masters devront
disparaître (Droit Public, privé, international, science politique,
etc etc) et il n’en restera plus que 4, au sein desquelles
existeront des “parcours”. Si l’idée initiale est de donner
aux étudiants les possibilités de retarder au maximum son choix
d’orientation, afin qu’il puisse prétendre à beaucoup plus de
domaines de formation, cela risque de faire disparaître énormément
de chose : les filières sciences politiques ? les masters
pluridisciplinaires (notamment “Dynamiques Africaines”, que
l’université essaye de tuer depuis des années) ? International ou
Européen ? Histoire du droit ?
Partie III : et la licence
dans tout ça ?
Commission licence. Lourd débat là encore.
Le sieur Radé souhaite que l’on sépare en différents groupes de
travail les 3 années de licence. Au final, la solution retenue est
une commission globale, composée de 7 professeurs, de 4 élus
étudiants, de Biatss et d’un doctorant. Pour plus de détail, on
vous invite à lire le compte rendu des commissions licences (qui
arrive, c’est promis !).
Partie IV : la politique de
stage
Grande nouvelle : la Cour d’Appel nous annonce qu’elle
souhaite accueillir massivement des stagiaires dans ses locaux ! On
ne peut que s’en réjouir. Problème : les conventions de stages
prennent énormément de retard. De plus, la formation se destinant
au mieux à faire ces stages, l’IEJ, va devenir un diplôme
universitaire (DU) ! Il va falloir jouer avec les différents
règlements et lois pour en faire un DU qui puisse permettre les
départs en stage… (en effet, un DU, selon sa durée, son volume
horaire, ne peut pas permettre un stage). Affaire à suivre.
Partie
V : questions diverses et avariées
On nous soumet au vote un
DU “Collectivités Territoriales” avec comme modification l’ajout
d’un stage. Votre serviteur s’insurge de la présence d’un
stage dans la maquette de formation, ce qui va à l’encontre d’un
arrêté. On lui rétorque qu’un arrêté plus récent vient
modifier la donne. 4 votes contre donc, les corsaires de l’UNEF
nous ont suivi.
Une demande de
subvention est demandée par Mme Tournepiche pour le voyage d’étude
des Master 2 Droit international à la Haye : 500 euros. Accordé. On
me souffle dans l’oreillette qu’un des professeurs présent au
cours du voyage souhaite ne pas faire comme ses collègues en logeant
à l’enseigne “auberge de jeunesse”.
S’en suit une
discussion surréaliste quant à une élève qatari qui distribua des
fleurs au sein de l’université. On nous apprend alors que
l’Université reçoit 1400 euros de la part du Qatar par élève
qatari accueilli. Reconstruire l’université en accueillant des
étudiants qataris, un beau concept.
Votre serviteur pose une
question quant à la pertinence de l’appellation “Doyen”. En
effet, la nouvelle mouture des instances universitaires ne fait pas
apparaître cette dénomination hautement honorifique. Pourquoi ne
pas parler d’un “directeur d’Unité de Formation” ?
L’assemblée s’offusque, et l’on nous explique que c’est
par un soucis de tradition et de visibilité (nationale,
internationale et devant les professions judiciaires) que le titre
perdure. Mouais.
Pour le reste des commissions, qui étaient
pourtant à l’ordre du jour, c’est reporté à une prochaine
fois. C’est qu’on commence à avoir faim ! L’Unef pose une
dernière question (ma foi pertinente) quant à
l’internationalisation de nos cursus et la place des enseignements
de langue. On verra ça une prochaine fois.
Epilogue : quoi de
neuf, docteur ?
Monsieur Hourquebie, en sa qualité de
directeur de l’Ecole doctorale de Droit, est venu nous faire part
d’un élément assez inquiétant. En effet, suite à la fusion des
universités, dans un soucis d’unification, les différentes
“mentions” pour les doctorats vont être supprimées (à partir du 1er Janvier
2015). En gros, pas de “honorable, honorable avec les félicitations
du jury etc…”. Si cela peut satisfaire les sciences “dures”,
pour les sciences molles, c’est un peu plus difficile. Hystérie
générale au sein de l’assemblée, nos très chèrs pontes sont
offusqués, et ne vont pas hésiter à faire une lettre commune ainsi
qu’une lettre ouverte. Oulala, ça rigole plus.
Prochain Conseil d’unité de formation : le 5 février. Le
compte rendu sera effectué en bonne et due forme, et cette fois
c’est promis !