mercredi 12 octobre 2011

Pratiques de l'UNEF

Voici un petit brieffing instructif que l'Unef donne à ses millitants avant de les envoyer tracter aux quatre coins de la france....

Objet : Réexp : Consignes de l'UNEF aux militants au sujet des autres formations


Présentation des autres forces dans les élections étudiantes, et argumentaire sur ce qu’on peut leur répondre …


1. Petits rappels


N’oubliez pas que les étudiants le jour des élections n’ont en général jamais vus aucunes forces. A la limite ils peuvent connaître une asso liée à la FAGE ou à PDE ou l’UNEF via des reportages nationaux ou alors un mouvement précédent, mais il ne s’agira pas du profil principal de l’étudiant que vous verrez pour voter :

- L’étudiant « jour du vote » a peut-être entendu parler des campagnes mais sans plus. Il ne sait rien sur ce que vous proposez. S’il pose trop de questions, proposez de prendre son numéro pour l’inviter à un collectif : il ne faut pas rester plus de 5 minutes avec un étudiant en élection. Par ailleurs, toujours demander à l’étudiant en argu s’il rencontre un souci que l’on peut régler. Ça arrive rarement, mais nous fait bien voir.

- L’étudiant « jour du vote » n’a aucune info sur ce qui s’est fait depuis deux ans. C’est donc le triomphe de la mauvaise fois dans les argus : si on vous attaque sur le nombre de fois où vous avez siégés, dites que vous êtes étonnés car la majorité des élus siège pour vous, et embrayez sur vos propositions. Un concurrent qui vous harcèle sur l’assiduité des élus quand vous niez et parlez de votre programme agace l’étudiant « jour du vote ».

- L’étudiant « jour du vote » risque de vous demander pourquoi il n’a pas entendu parler des élections. Il faut dire que c’est la faute de l’université, qui n’a pas intérêt à ce que les étudiants puissent trop se plaindre. L’étudiant lambda a toujours des problèmes administratifs divers et ne pourra que vous donner raison. Dites que vous voulez changer les choses là-dessus.

- L’étudiant « jour du vote » que vous voyez sans les autres forces et à qui vous déroulez bien votre argu ira voter pour vous et vous le dira. Face à l’argument « je me renseigne d’abord sur les autres forces », dites lui que l’UNEF justement fait l’effort de voir les étudiants pour leur expliquer ces enjeux. Et qu’il est donc légitime de voter pour nous plutôt que de s’abstenir, ce qui donne plus de pouvoir à l’administration.

- L’étudiant « jour du vote » que vous voyez avec d’autres forces ne sera pas motivé par vos oppositions. Du coup, pour sortir gagnant auprès de lui, le plus cohérent est de défendre le programme de l’UNEF et de s’y tenir sans attaquer les autres. Toutefois, en cas d’attaque, l’on peut réagir pour déstabiliser l’adversaire, mais sans oublier de revenir à l’argu !

Restez toujours aimables et avec le sourire, et sachez toujours où se trouve les bureaux de vote les plus proches pour renseignez les étudiants ! Si vous êtes en dispo de solidarité, renseignez vous sur les formations présentes là où vous faites campagnes pour dire que vous êtes étudiants du coin, ça passe mieux en général.

Pour l’argumentaire de campagne, tenez-vous en toujours à l’axe avec un objectif et son moyen de mis en œuvre : réussite de tous les étudiants avec la compensation annuelle, aide sociale plus justes avec une aide à la recherche du premier emploi et le dixième mois de bourse.

Les autres forces ont tendance, comme la FAGE où la Cé à faire un catalogue de propositions de vie du campus pour coordonnées. L’UNEF, de son côté, à un projet politique pour la réussite des étudiants qu’elle décline selon les besoins concrets de chaque université – rappeler le fait que compensation, rattrapages et tutorat sont différents partout. Il faut être clairs et montrer que l’on sait où l’on va. Avec un responsable de l’Afep face à un groupe d’étudiants pictaliens, je l’ai poussé à décliner tout son programme avec pèle mêle petits déjs gratuits pour les étudiants, organisation de soirées etc : les étudiants ne voyaient pas où il venait en venir, surtout que la majorité des étudiants ne profite pas de ces animations. La réussite des étudiants et l’aide sociale, par contre, ça parle à tous – pour autant que la déclinaison corresponde aux réalités locales !



2. La Confédération Etudiante


En dehors de quelques très vieux membres de leur bureau national, il n’y a plus d’anciens de l’UNEF dans la Cé. Inutile donc de les traiter de « traitres », cela ne les affectera pas. Par contre, eux risque de vous agresser car l’UNEF est leur premier concurrent, et on a une mauvaise réputation chez eux.

Au contraire, il ne faut pas être agressifs avec la Cé, car l’objectif doit être des les ramener chez nous, notamment ceux de la Rochelle par exemple. Les élections sont un bon moyen de prendre contact, c’est ce qui s’est fait avec Julia de Rennes par exemple. Il ne faut donc pas êtres agressifs avec eux, se présenter comme membres de la « TRS » (la plupart connaissent les tendances) et leur lancer quelques piques :

- Sur leur grand argument : depuis 20 ans l’unef est majoritaire et rien ne change, rappeler que dans les autres européens ce qui a changé c’est la hausse drastique des frais d’inscriptions et la sélection à la fac. Garder nos droits est en soi une victoire. Et embrayer sur le 10ème mois de bourse, le plan licence, le demi-tarif dans les transports en commun de plusieurs régions, le chèque santé …

- Sur leur projet d’insertion pro : rappeler que le nerf de la guerre c’est le financement de la recherche d’emploi qui coute très cher : déplacements pour les entretiens, envoi de cv et autres … et expliquer que le réseau des anciens est un gadget qui ne marche que si les étudiants d’un master en sont à l’initiative : ce ne sont pas les élus étudiants des grandes écoles qui les ont créés. Et du coup ça existe déjà là où les étudiants ont envie de se revoir.

- Sur l’aide sociale, demander lui s’il est salarié : le salariat étudiant est toujours une contrainte, et en plus il contribue au chômage des jeunes précaires qui pourraient utiliser ces boulots. Augmenter les aides sociales est la seule solution !

- Le vote Cé est très communautaire : ne laissez jamais un membre du BN black de la Cé seul avec des étudiants étrangers ou en cité U, il les fera voter sur l’argu très simple de la défense des intérêts des étrangers par les étrangers … malheureusement, ça marche très bien pour eux – c’est d’ailleurs ce qui leur permet de survivre.


3. La FAGE et consorts (fé2a à Angers, AFEP à Poitiers, etc …)


Les réseaux d’associations étudiantes essayent de se légitimer via l’organisation de la vie étudiante du campus, par exemple avec des petits dejs avec l’AFEP à Poitiers. Ils sont de très mauvaise fois, mais du coup il est très possible de les coincer. Inutile d’y aller mollo avec eux, ce sont des droitiers corpos que l’on ne récupérera pas, vu qu’ils sont achetés par la droite :

- Quand ils critiquent le côté national de l’UNEF en vantant leur côté local, parlez des réalisations nationales de l’UNEF dues à son réseau d’élu que vous voulez mettre en place, comme le guichet unique des démarches administratives ou le dixième mois de bourse. Quand ils rétorqueront que c’est eux qui l’ont fait, demandez-leur avec quel orga, et comment celle-ci peut-elle être visible si chacune de ses prétendues composantes ont un nom différent ? L’UNEF se bat pour tirer toutes les universités vers le haut, par pour la concurrence entre les facs.

- Au sujet de leurs prétendues actions locales, dites que c’est très bien, mais demandez avec quoi ils les financent : le FSDIE ? C’est pas l’argent des étudiants ? Donc vous utiliser l’argent des étudiants pour vos actions ? Et d’enchaîner en disant que seule la cotisation des adhérents UNEF finance le syndicat. S’ils parlent de subventions publiques, dites que 80 % vont aux assos, qui pourtant ne représentent aux élections que 20 % des étudiants (chiffres grossis mais à peu près corrects). Est-ce normal ?

- Sur les liens politiques PS/UNEF, répliquer que l’UNEF étant la première organisation de jeunesse, plusieurs de ses membres sont engagés, du MODEM au PG, donc dans les partis progressistes, vu que l’UNEF est de gauche (je ne considère pas le modem de gauche, mais ça fait moins peur aux étudiants comme ça). Il n’y a pas de financement car cela est interdit et de toute façon l’UNEF est une asso à but non lucratif, mais cet engagement à permis à l’unef de gagner plusieurs victoires locales, comme le chèque santé, grâce à de meilleurs liens avec les élus. Par exemple, les œuvres sociales universitaires ont été créé en 1936 suite à un accord entre Jean Zay, ministre du Front Populaire, et le président de l’UNEF de l’époque, membre du PS

- L’UNEF et son histoire : quand certains membres de la FAGE vont diront que ce sont les assos qui sont plus vieilles que l’unef qui était apolitique à ses débuts – c’est vrai par ailleurs -, répondez que quand l’unef à fêter ses cent ans en 2007, personne ne l’a contesté et tous les candidats aux présidentielles ont répondu à l’appel de l’orga. Même chose sur l’appartenance de Le Pen à l’UNEF apolitique : bien évidemment nier (on ne va pas expliquer aux étudiants l’histoire du syndicat) en trouvant ridicule d’imaginer que le syndicat qui a lancé le festival étudiant contre le racisme puisse avoir un lien avec l’extrême droite …

- A propos de l’association à but non lucratif, demander pourquoi la FAGE, coordinatrice nationale des associatifs, à son siège à Paris comme toutes les autres orgas étudiantes mais ses statuts à Strasbourg ? Parce que le droit alsacien est le seul permettant à des assos de faire du profit ? Combien de permanents à la FAGE sont rémunérés grâce aux subventions publiques ? Aucun à l’UNEF, comme le prouve le rapport du commissariat au compte fait sur l’orga majoritaire et disponible sur Internet (c’est faux, mais l’étudiant ne mettra pas votre parole en doute).

De façon général, il faut répondre à leur mauvaise fois par de la mauvaise fois mieux placée, et surtout se concentrer sur nos idées et notre programme pour accrocher les étudiants.


4. L’UNI et le MET


TOUJOURS appeler les gens du MET « UNI » pour les mettre hors d’eux ! Sinon, pas grand-chose à dire sur eux sinon les renvoyer à chaque fois sur leur appartenance à la droite et leur soutien à Sarkozy. Se méfier de leur tendance au vote communautaire, comme la Cé.

Revendiquer que l’on est de gauche, mais apartisan est aussi important face à l’UNI, qui est directement pilotée par l’UMP et donc Sarkozy. Par ailleurs, plus ils s’excitent à dire aux étudiants qu’on est de gauche, plus on a de soutiens, surtout dans la période actuelle …


5. Sud et l’extrême gauche


Il n’existe pas de cohérence et de solidarité nationale entre l’extrême gauche étudiante, chaque groupe est donc spécifique à la fac où il est présent. On peut pour autant retenir les éléments suivants à rétorquer en élections, mais uniquement si ceux-ci nous attaquent. Comme pour la Cé, l’extrême gauche étudiante à vocation à travailler avec l’unef, ne serait-ce que sur la question des étudiants sans papiers, ce ne sont donc pas nos ennemis en principe (sauf quand ils ont leur cafet autogérée).

- Puisque dans les mouvements étudiants ils sont contre le dialogue avec l’administration universitaire, pourquoi se présenter à des élections étudiantes où ils cogèreront l’université sans renier leurs principes ou alors sans siéger ?

- En général leur campagne est très axée sur l’opposition aux réformes en cours, que proposent-ils au niveau local pour les étudiants qui justifie leur présentation aux listes ?

- Avec qui prévoient-ils de travailler une fois élus, profs comme étudiants, pour vraiment peser et ne pas être manipulés ?

4 commentaires:

  1. putain vivifiant...

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  2. Cool. Comment avez-vous eu cette circulaire ? Pour le reste, rien de très choquant pour une organisation syndicale. L'argumentaire sur le MET est très rigolo, on apprend des choses avec celui sur les Corpos (la FAGE dégage des profits ???), en revanche celui sur SUD et l'"extrême gauche" est un peu court.

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  3. voila comment gagner des élections, en étant 3 sur une ac à l'année. Déplorant ce fonctionnement syndical.

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