Pour l'OSB IV le début de l'année fut chargée... Un concert de rentrée réussi, un magnifique trophée décerné par l'institution Ubienne pour notre action culturelle et cerise sur le gâteau l'amphi Bonnard, on l'espère, sera débaptisé bientôt par la haute assemblée de l'UB, le CA, à la suite d'un vote positif du conseil de collège (petit article sur le vote).
Tableau du décompte
Sommes-nous satisfaits ? Non bien évidemment... Mais que demande le peuple me diriez-vous ? Tout d'abord, pour faire de l'électoralisme primaire, les élections UF furent, comment dire, mitigées faute de temps et d'investissement pour notre groupuscule. Les élections sont un calvaire absolu pour qui déteste saouler ses camarades de cours avec tracts et autres documents de propagande pour la plupart mensongers. Dura lex sed lex.
De plus beaucoup reste à faire. En effet, le contexte est particulier. Rigueur budgétaire oblige, nous allons en parler plus bas, on gèle des postes à tour de bras pour la troisième année consécutive, on coupe partout, on met des numerus closus et le tout dans la tranquillité la plus totale.
Enfin, dans la nuit du 26 octobre un militant écologiste étudiant est mort lors d'une manifestation à la ZAD du Testet suite à l'utilisation massive d'arme de guerre par la gendarmerie mobile. Il y a maintenant 30 ans, un homme mourrait en manifestation. Le 6 décembre 1986 Malik Oussekine succombait au passage à tabac que lui avait infligé des "voltigeurs", vous savez des CRS en moto mis en place par Charles Pasqua. Et cet homme, le dernier mort de France en manifestation jusqu'à aujourd'hui, était déjà un étudiant. L'histoire se répète, dégommer des jeunes manifestants balançant ou pas des pavés est toujours plus facile pour les autorités qu'agir quand la FNSEA mènent des actions d'une violence bien plus grande. Il en est ainsi, la répression sera toujours à géométrie variable. Cependant, tout n'est plus pareil aujourd'hui, en effet, si le soutien inconditionnel du gouvernement à sa police est le même qu'à l'époque, la réaction populaire est elle, bien moins importante. Quand 600 000 personnes manifestaient pour s'insurger contre ce crime d'état en 1986, l'indifférence semble aujourd'hui régner. In girum imus nocte et consumimur igni.
I Coup de grande masse sur la tête:
Si les voies des coupes budgétaires sont impénétrables, il est toujours possible de faire entendre la sienne lors des débats précédant le vote définitif du budget de décembre.
Lors de ce CA d'octobre, le premier de l'année universitaire, nous devions voter des grandes masses , à savoir, la répartition entre les composantes et les services centraux de l'université de la dotation annuelle du ministère. Il convient de noter que cette dotation ne représente que 65% du budget global de l'université le reste étant issu d'autres sources de financement plus fléchées dans leur exécution (contrat de recherche, financement sur projet...).
C'est donc majoritairement sur la dotation ministérielle que la maison tourne, via son budget de fonctionnement, et que nos brillants professeurs et administratifs sont si mal rémunérés.
Nous avions donc une proposition de répartition de la dotation accompagnée d'une lettre de cadrage budgétaire. Cette lettre est un acte politique destiné à la communauté expliquant les choix politiques de la présidence de l'université.
Étonnement dans l'auditoire, on nous propose de voter une coupe budgétaire de 10%, et le gel de 55 postes pour la 2e
année consécutive. Le nouveau-né
Université de Bordeaux voit donc le jour
dans des conditions matérielles déplorables.
Les conséquences pour les
conditions d’études et de travail de chacune des composantes de l’Université
sont simples. Le désengagement continu de l’Etat produit un abandon de ses missions de service
public sacrifiées sur l’autel de l’austérité. Ne compensant pas les évolutions
de carrière dans ses dotations financières (glissement vieillesse technicité, CAS pension...) l’Etat oblige les universitaires à geler des
postes voire à supprimer des formations. Sans parler de l’augmentation du
nombre d’étudiants en TD, des personnels administratifs débordés et au bord de
la rupture, de l’horaires d’ouverture des services restreints…
Comme l’a dit le président de
notre chère université en séance nous devrions assumer nos
responsabilités et prendre part au redressement du pays. Ok ! Du coup, naïvement
on pourrait se dire que l’effort porterait principalement sur les composantes
de l’Université les mieux dotées en la matière. L’année passée les coupes
budgétaires avaient touché de manière égalitaires toutes les composantes au
motif que nous venions de fusionner et qu’il fallait attendre pour corriger les
anomalies statistiques des taux d’encadrement. Constat d’inégalité pourtant
flagrant, en droit/éco/gestion il y a 35 étudiants pour un prof ainsi que 120
pour un administratif alors qu’en science il y a 13 étudiants pour un prof et
63 pour un administratif.
Qu’à cela ne tienne les parents
pauvres de l’université de Bordeaux (avec les sciences de l’homme) participeront
encore une fois au même niveau que leurs cousins au redressement improductif
des comptes de l’université.
En rentrant dans le détail, les économies se situeront à plusieurs niveaux. 55 gels de postes comme déjà évoqué, 10 % sur les budgets de toutes les composantes, le tout afin d'une part de combler le déficit et d'autre part de faire un transfert de fond vers des services centraux toujours plus onéreux (notament en ce qui concerne le foncier, la réhabilitation des batiments et leur entretien)..