Chers (é)lecteurs,
chères (é)lectrices,
Pour la troisième fois en un an vous venez de porter
Inter’assos (IA) par le biais de la corpo locale, Esprit étudiant (EE), en tête
d’élections universitaires. Arrivant loin derrière, nous sommes tristes et
recherchons des explications.
Ce jeudi 23 octobre, nous élisions les représentants
étudiants au sein des Unités de Formation (UF) qui ont pour objectif de
débattre de la qualité de la formation, de la pédagogie, ainsi que de la
redistribution de leur budget. Les UF ne sont compétentes dans rien d’autres,
rien.
Chers (é)lecteurs, chères (é)lectrices,
Est-ce que leur slogan « pour une politique de formation, pas
une formation de politique » est une des raisons de votre vote ?
Je crois avoir compris que leur argument était de dire que nous, nous
souhaitions imposer une approche dogmatique des programmes. Malheureusement
pour eux, je ne crois pas que nous voulions cela. Prôner l'éveil critique et surtout la réflexion au sein d'une Université n'a à notre sens rien de dogmatique. Revenons à leur slogan, la
honte ne les effraie pas. En effet, ils ne souhaitent pas une formation de
politique, que c’est drôle et triste, une telle schizophrénie. Car les plus "politique" (dans son sens négatif), les plus avides de pouvoir, les plus apparatchik, ce sont eux. Pour illustrer notre affirmation (en respectant la démarche : Affirmation Explication Illustration, dite AEI), l'un des nouveaux
élus d’IA de l’UF d’économie-aes n’est autre que le directeur adjoint étudiant
du Collège DSPEG ; en remontant un peu plus loin, il faut rappeler qu’il
est aussi ancien élu UFR Droit et surtout, ancien vice-président étudiant de
Bordeaux IV. En somme une grosse ligne
politique sur le CV, étrange
.
Chers (é)lecteurs,
chères (é)lectrices,
Croyez-vous encore à leurs promesses ? Rappelez-vous du
printemps dernier, et plus précisément du jeudi 27 mars 2014, jour des
élections du Collège DSPEG. Vous souvenez-vous de l’immonde jaunisse recouvrant
chaque fenêtre, chaque couloir ? Mais plus important encore, vous
souvenez-vous de leur argument de campagne, de leur promesse ? Ils vous
demandaient de voter pour eux car ils étaient -soit disant- efficaces ; et
ils vous prouvaient leur efficacité en criant sur tous les toits l’obtention d’amphi de nuit pour réviser.
Malheureusement pour eux, et pour vous, cet argument, cette promesse, ou plutôt
ce mensonge avait juste pour but d’obtenir vos voix, et pour cela ils s’appuyaient
sur des milliers de tracts. Car en cette
fin du mois d’octobre, Aula Magna est toujours qu’un amphi de jour. Là
encore, pour des gens critiquant les formations de politique ceux-ci en
utilisent de nombreux codes. Un marketing, et surtout un budget électoral
colossal.
Chers (é)lecteurs, chères (é)lectrices,
Croyez-vous qu’ils œuvrent en l’amélioration
de vos conditions d’études, et plus largement dans l’amélioration de votre vie
étudiante ? Pour vous convaincre de l’inverse, deux exemples relativement
récents, deux votes, deux budgets. Pas plus tard que lundi 20 octobre, ces
joyeux lurons s’abstenaient sur le vote des grandes masses financières de l’Ubx
qui prévoient une réduction de 10% du budget et le gel de 55 postes (personnels
et enseignants). Lors d’un Conseil d’Administration du CROUS, ils agissaient de
la même manière sur un vote concernant l’augmentation des prix des repas au
R.U. Dans les conseils, s’abstenir
revient à voter pour. Voyez leur choix. Pour se justifier, ils mettent en
avant le pragmatisme et surtout la réalité délicate. Pour nous, ils sont
irresponsables ; car ces choix agitent un voile, ils maintiennent
l’université sous perfusion retardant à plus tard (très peu de temps)
l’explosion. Il n’y a dans cette dynamique rien de responsable, la lucidité nous
oblige à dénoncer la situation catastrophique de l’Ubx, et l’Université de
manière générale. L’université est en
crise socialement et économiquement.
Chers (é)lecteurs,
chères (é)lectrices,
En avez-vous marre de nous entendre crier ? Il est vrai
que nous crions, peut-être beaucoup, mais nous n’avons pas le choix. La
situation sociale et économique de l’université nous y force, surtout que la
démocratie universitaire est bien trop souvent mise à mal. De fait, nous nous devons de revendiquer, de défendre notre lieu
d’étude, et la philosophie d’ouverture d’esprit qui s’y rattache. Pour
autant nous ne faisons pas que ça, et c’est ce que tend à illustrer notre
proposition en faveur du changement de format des cours en amphi, les passer à
01h30 sans pause plutôt que 02h00 avec pause, permettant ainsi une économie
budgétaire de 25%.
Chers (é)lecteurs, chères (é)lectrices,
Rassurez-nous, vous ne
votez pas pour leur mascotte ? Car en y réfléchissant bien, ils sont plus glands qu’écureuil.
Chers (é)lecteurs,
chères (é)lectrices,
Nous souhaitions finir sur notre slogan « pour une politique culturelle et une culture politique ». Aujourd’hui
encore plus qu’avant, il est nécessaire de militer dans nos lieux d’études et
de les défendre. De défendre cette
université gratuite, ouverte à tous, et démocratique. Mais il est tout
autant nécessaire de continuer de mettre en avant la culture. La culture doit
servir à nous mélanger, et nous continuerons d’organiser des événements festifs
(comme la soirée d’ouverture des Campulsations où nous étions 15000, par
exemple), tout comme des événements plus intimistes (projection de films,
conférences,…).
Le poète occitan Felix-Marcel Castan considérait deux choses : que
« chaque Homme est un centre du monde », et surtout que l’ « on
n’est pas le produit d’un sol, on est le produit de l’action qu’on y
mène ». Militons ensembles, ici.