lundi 3 février 2014

Compte-rendu CA des 7 et 17 janvier



Si bene te tua laus taxat, sua laute tenebis 
«Si tu es digne de ta gloire, tu suivras le chemin qu'elle t'indique.»


Acte 1: Complétion :


En cette grande première du haut conseil de l’ordre nouveau UBien, les élus, ponctuels et au complet, devaient se réunir pour une question simple, choisir d’accueillir en leur sein 4 personnalités extérieures confirmées  afin que le haut conseil puisse être enfin au complet pour affronter les défis futurs de l’enseignement supérieur aquitain. La solennité du moment faisait froid dans le dos, un moment historique, dixit l’administrateur provisoire, le maitre Nembrini, ancien grand recteur de la galaxie du Sud-Ouest et chancelier des universités de la force occitane. 

Nous ressentons dès le départ une anomalie dans la force, vérifiée lorsque le maître Nembrini nous explique devoir procéder à l’élection de son successeur à la maîtrise de l’ordre. Les années passées dans les rouages de la bureaucratie de la république le font étonnamment aller très vite en besogne. Le combat électoral n’aura en effet lieu qu’une dizaine de jours plus tard et vous sera conté quelques lignes plus bas.

Nous passons donc au point unique de l’ordre du jour. Le grand chancelier prend ainsi la parole en rappelant d’abord les modalités de vote, ensuite que nous avions reçu 6 candidatures pour quatre postes(2 hommes, 4 femmes), pour enfin nous expliquer que la parité devait s’appliquer également aux personnalités extérieures.

La région, la CUB, la ville de Bordeaux et le CNRS n’ayant nommé que des hommes, de fait, nous ne disposons plus que de quatre candidatures recevables, deux des six étant des candidatures masculines, mais rassurons-nous une par catégorie statutaire (DRH, représentant un établissement du secondaire, chef d’entreprise, représentant syndical). 

Quelques voix s’élèvent pour exprimer, notamment aux représentants des collectivités, leur incompréhension à se voir contraint à une absence de choix de par la masculinité intégrale de leurs nominations. M. Nembrini répondra que nous n’avons pas à nous plaindre car ces institutions ont nommé leur exécutif pour les collectivités et leur directeur pour le CNRS. Mouai… Notons d'ailleurs que ces exécutifs nous n'ont fait l'honneur de se déplacer qu'une seule fois sur 3 pour Rousset et Feltesse, mais que nous n'avons pas eut le plaisir de côtoyer M. le maire de Bordeaux surement plus  occupé à empêcher ses camarades de parti de s'entretuer qu'à venir dans notre modeste CA. Rayonnement quand tu nous tiens.

Un gout amer dans la bouche, la séance continue et nous procédons donc à l’examen de ces candidatures uniques. Le suspens fut d’une intensité peu égalée de mémoire d’élu. Quelques voix contres et quelques abstentions sur chaque candidature signifiant manifestement plus une opposition à cet étrange concours de circonstances qu’aux personnalités candidates.  

Résultat des courses, nous accueillons donc dix jours plus tard quatre administratrices fraichement élues pour un CA qui tint toutes ses promesses.


Acte II : Election:


En effet, notre surprise fut grande quand une bonne semaine plus tard, en entrant dans le bâtiment administratif du site de Talence (B1 pour les retardataires), nous vîmes une quinzaine de miliciens qui en plus de nous demander nos noms à l’entrée, barricadaient plusieurs portes à l’aide de tables, chaises et autres banquettes. Leur costume noir orné d’un PSCI en lettre d’or sur leur dos m’induisit en erreur, ce n’était pas une faction du GUD ingénieur, mais bel et bien une boite de sécu venant empêcher les infâmes protestataires de l’ESPE (ex IUFM) de déranger ce conseil historique. (cf. article précédent sur leur situation n'ayant pas vraiment évolué à ce jour)

Malheureusement, ces petites têtes rasées ne réussirent que partiellement à garantir l’ordre public, car si nous avons réussi à accéder à la salle accueillant le conseil du jour sans encombre, nous avons vite regretté d’être venus… Par je ne sais quelle ruse ou quel stratagème, les profs et futurs profs de l’ESPE ont déjoué la vigilance des gorilles et réussi à se poster derrière une porte donnant juste sur la salle des actes. Le reste de la séance fut donc extrêmement bruyante. Ils auront tout fait, le mégaphone, les casseroles, la sirène, les champs polyphoniques et même garer des voiture en bas de la salle pour klaxonner.

C’est donc dans le bruit et la bonne humeur que fut présenté le budget 2014. M. Nembrini a profité d’un moment d’accalmie pour nous dire plusieurs choses intéressantes. D’abord qu’il avait reçu une délégation de l’ESPE. Il refusait de les laisser rentrer dans le CA de peur qu’ils le bloquent et il assumait la tenue du CA dans une ambiance sonore où l’on entendait pas son voisin s’exprimer. Selon lui c’était ça ou les CRS, il y avait peut-être des issues moins tranchées pour les calmer… Peut être commencer par arrêter de leur piquer des postes serait un début camarade ?

Il nous fit ensuite un petit flash-back sur la dernière Assemblée constitutive provisoire, l’ancêtre de ce CA, qui était censée voter le budget. Seul hic lors de ce vote le quorum physique nécessaire pour les questions budgétaires n'était pas atteint, voilà donc pourquoi nous votions un budget mi janvier. En effet, en décembre, alors qu'on gèle 55 postes et qu'on coupe dans tous les budgets à hauteur de 10%, les majorités aux manettes dans les trois universités, qui le sont toujours aujourd'hui, ne daignaient pas se déplacer et préféraient marcher, comme d'habitude, à la procuration. Il est vrai qu'ils doivent avoir un peu honte de voter et faire voter des trucs comme ça.

Le reste du débat fut inaudible. Comme le cher M. Nembrini, qui écourta la discussion, je passerais donc directement au moment que vous attendez toutes et tous, l'élection du premier président de l'Université de Bordeaux! Résultat sur le budget 23 pour 1 abstention 12 contre.

Petit aparté instructif, nos petites et petits camarades d'Inter-cassos, d'une seule voix, esprit étudiant en tête, ont voté ce budget impactant directement nos conditions d'études. C'est avec étonnement que je perçus la nouvelle. En effet, il y a un an Esprit avait, pour une fois courageusement, voté contre un budget similaire. Il faut croire que la NUB aura eu raison de ce début de révolte, ou alors peut être était-il plus facile de s'opposer au président Lung ancien syndicaliste, qu'à la nouvelle équipe, dont il fait partie. Allez comprendre...

En parlant de moutons, revenons aux nôtres. Deux prétendants, un seul fauteuil. Rien de nouveau sous le soleil me diriez-vous ? Manuel Tunon de Lara dit "Tête de liste: Notre projet pour l'université de Bordeaux avec moi-même!" vs. Boas Eres dit "Le déconstructor de fusion". Inutile de vous dire que le second était outsider.

En effet, le premier jouissant d'une victoire électorale incontestable en décembre, bénéficiait de 11 voix sur 16 chez les collèges A+B, du soutien indéfectible de nos élus indépendants d'Interassos (+4), et de la bienveillance des personnalités extérieurs (+8). Légion d'honneur, ordre du mérite, 2 fois président de B2, de l'Idex j'en passe et des meilleurs. On est déjà à 23 voix sur 36. Son challenger lui se lançait corps et âme dans la bataille, sans même listes électorales le soutenant, y allant pour la beauté du geste et surement pour montrer qu'une opposition existait au sein des établissements fusionnés.

Je passe encore sur la discussion, inaudible encore une fois, bien que Manuel fut un peu plus épargné le bruit cessant pendant son allocution pré-présidentielle. Résultats des courses, Manuel 24, Boas 5, abstention 7. Une victoire nette, mais pas un raz de marée. Notre bateau ne s'étant allié à aucune flotte, il convient de le préparer aux batailles futures, qui ne manqueront pas d'être hautement épiques aux vues des rapports de force en présence.

Nous avons également une petite pensée pour l'ESPE, car si à l'issue de ce conseil nous quittons M. Nembrini le cœur léger (administrateur provisoire de la NUB, ancien recteur nommé sous Carla Bruni), nos camarades de l'ESPE le voient rester président de leur conseil d'école. On leur souhaite du courage et de la patiente.  

L'acte trois de cette pièce (Installation) ne sera conté que plus tard, faute de temps et faute de place.