jeudi 19 décembre 2013

Apolitiques et ensoleillés : mon cul sur la commode !

Le mardi 10 décembre, l’émission « Grand soir 3 » choisissait de consacrer un de ses reportages à la précarité étudiante dans la ville de Bordeaux. Le postulat était alors sans appel : la précarité étudiante reste un phénomène « caché et tabou » qui, au surplus de certains facteurs,  conduit plus de 15000 étudiants à quitter le système scolaire chaque année.

Quelle impression désagréable ont eu certain d’entre nous quand, sous couvert d’une réelle problématique sociale et de santé publique, sont apparus plusieures affiches et plusieurs étudiants vêtus de leurs jolis t-shirt jaunes d'interasso…

La première partie du reportage était consacrée aux solutions palliatives à cette précarité, notamment sous l’angle de l’alimentation. En effet, les initiatives de la médecine préventive à Bordeaux sont multiples. Ainsi, les étudiants peuvent non seulement avoir accès à des cours de cuisine gratuits leur permettant d’utiliser intelligemment leur budget mais encore bénéficier de paniers de fruits et légumes pour la somme de cinq euros.

Ces actions sont salutaires dans le sens où le budget mensuel d’un étudiant consacré à l’alimentation est de 36 % soit un peu moins de 200 euros (étude de la Direction Générale de l’Alimentation menée au niveau national en 2010). En outre, elles ne pourraient être menées sans la présence et la participation des Etudiants Relais Santé (ERS).

Comment se fait-il qu’un de ces ERS, un certain Jordan, ait revêtu son habit de lumière pour promouvoir ce type d’action ? Comment, de la part d’une personne qui se dit apolitique et indépendante, est-il possible de trahir les préceptes que l’on revendique à grands renforts de vidéos et de ballons ? Comment ne pas être gêné et indigné face à une personne qui exploite une problématique si grave à des fins politiques ?

De plus, parler en tant qu'étudiant relais santé pour faire la promotion politique télévisuelle de son organisation une veille d'élection ne semble pas correct à plusieurs égards. Tout d'abord instrumentaliser la misère étudiante pour des élections universitaire est proprement scandaleux. Enfin il convient de rappeler que les ERS sont rémunérés par les universités bordelaises, non pas pour profiter de leur rôle afin de faire la propagande politique de leur association à la télévision, pas pour nouer des contacts et se placer pour l'avenir, mais bien pour faire passer des messages de préventions sur la sexualité, la drogue, la nutrition... Ce Jojo aurait-il demandé aux gestionnaires de la Médecine Préventive ce qu'il penserait d'une telle récupération ? Le cas échéant, que lui auraient-ils répondu ? 

L'intéressé répondrait, "C'est la faute de la journaliste, je lui ai pourtant sorti toute ma collection de casquette! Celle d'ERS bien sur, mais aussi celle de VP de la fédé Aliénor, celle d'élu au CA du CROUS, celle d'ancien président d'esprit, celle de délégué de classe en 5eme B et celle des Chicago Bulls !" Don't act ... 

La seconde partie du reportage consistait en un témoignage d’un élève de la future ex-Université Montesquieu Bordeaux IV : Alexis. Encore une fois le sujet est grave : bon nombre d’étudiants ne peuvent subvenir à leurs besoins qu’à l’aide d’un ou plusieurs emplois. D'après le dernier rapport de l’Observatoire national de la vie étudiante, 57% des étudiants estiment ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels !

Comment peut-on témoigner, au sujet d’une des réalités les plus cruelles de la vie étudiante, avec en arrière plan deux enfants et encore et toujours en t-shirt jaune ? L'intéressé nous répondrait indigné: "Quoi ! Mais non, je leur fais toujours faire leur devoir avec un t-shirt jaune par dessus mon pull ! Vous voyez le mal partout !"  Mais oui mon grand ! Il convient de préciser que le mec est quand même responsable com' de la campagne interasso et ce sujet est tourné... la veille des élections.

Une information de dernière minute est également tombée, Alexis a désormais l'honneur d'être responsable communication de la fédération Aliénor, fédération des associations apolitiques d'aquitaine. Peut-être pourra-t-il rembourser son crédit avec ses indemnités de vice-président?

Comment peut-on envisager d’être crédible et d’inspirer, selon les mêmes termes utilisés par Alexis C (« L’amphi Bordelais » du 10 décembre 2013), « la confiance » aux étudiants.

« Apolitique » : se dit d’une personne qui se place en dehors de la politique. Est communément associée à la couleur  jaune  la lumière ou le soleil.
En ce qui concerne Inter’Assos, leur apolitisme relève du mythe et leur couleur solaire reste fortement obscurcie par le mensonge. 


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