vendredi 7 mars 2008

De l'usage du langage à l'attention du politique


Souvent qualifié de langue de bois, le langage politique a souvent tendance à être obscur, et à ne donner que très peu de réponses aux questions posées.

Cependant eu égard à la fonction occupée, se justifie l'utilité d'un langage soutenu. François Mitterrand; grand érudit par ailleurs; avait l'habitude d'user du passé simple dans ses conversations courantes. Par la suite le "brave" Jacques Chirac a fait preuve d'un langage des plus correct.

Il ne s'agit pas ici de faire l'apologie du sophisme travers trop courant employé par les politiciens mais de dénoncer une dérive observée actuellement.

Par exemple lors d'un salon de l'Agriculture, il serait plus élégant de ne pas répondre "casse toi pauv' con" lorsque quelqu'un vous contrarie. C'est là s'abaisser au niveau de l'offensant, ce qui pour un président manque de dignité.


Autre exemple à l'usage du secrétaire de l'UMP, on ne dit pas "pétasse" à l'attention d'une députée MODEM, mais "cette élue de l'opposition ne nous facilitera point la tache".
Tout cela pour dire quoi, que nous sommes actuellement déçus par le vocabulaire employé par les élus lors de leurs passages télévisés. Comme si pour paraitre proche de la population il leur avait semblé nécessaire de s'abaisser à un langage parfois vulgaire.

Amoureux des belles phrases et des belles réparties, j'attends encore une tirade miterrandienne, ou une colère telle celle du président Chirac en Palestine, ce "What do you want?" passé à la postérité. Je suis attristé de ne me souvenir au sujet du président Sarkozy que du "pauv' con", et l'usage des mots "racailles" et karcher". Une autre époque peut-être dans laquelle je ne me reconnais point ayant une vision plus digne des hautes fonctions. Mais je reste convaincu que perdre le contrôle de son langage, perdre le contrôle de ses nerfs aussi facilement est une preuve de faiblesse...

1 commentaire:

  1. De l'Ancien Régime, les Français ont gardé dans leur esprit une façon de concevoir l'Etat et l'homme à sa tête (que l'on peut considérer regrettable mais la Révolution et l'esprit républicain ont pu s'imposer, enfin on l'espère), mais également une habitude issue des salons de la noblesse puis de la bourgeoisie (au sens historique du terme): le goût pour un langage relevé, fin et dénonciateur. Il est vrai que les plus habiles à se servir des mots parvenaient à gagner une place dans la société, leur talent oratoire, leurs bons mots ou traits d'esprits leur attiraient les foudres de ceux qui en étaient les victimes mais aussi l'attention bienveillante du reste de la société. Préserver les apparences sans se priver de dénoncer voilà ce qui fait la richesse du verbe. On se souvient notamment de quelques auteurs célèbres entrés dans la postérité comme M de la Fontaine, Molière (J-B Poquelin), Voltaire... Cette tradition qui permet de comprendre en partie l'attachement à une exception culturelle bien française se trouve aujourd'hui fortement menacée par l'exercice du pouvoir du personnage que nous avons à la tête de l'Etat qui se permet une proximité linguistique - un tout petit peu, vraiment petit, petit, petit...- dérangeante.
    A noter que dans des conditions à peu près similaire De Gaulle répondait à un "Mort au con" qui lui était destiné un sympathique "Vaste programme..." ou même Chirac traité de "connard" renvoyait "Enchanté, moi c'est Jacques Chirac."...
    Il apparait alors navrant qu'à l'heure ou notre belle langue semble perdre ses lettres de noblesse et est concurrencée par la diffusion du langage anglo-saxon, ceux qui nous représente se permettent de plus en plus de familiarité avec la langue de notre si doux pays. Qu'il était bon le temps ou les "pétasse" et "pauvre con" étaient remplacés par un langage plus fleuri...
    la minorité visible s'indigne de tels écarts et propose à ceux qui lisent ce commentaire de laisser d'autres réponses qu'auraient pu et dû adresser le chef de l'Etat à cette personne. à vos claviers...

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