mardi 12 avril 2011

CA du 12 avril 2011

Un CA qui aura tenu toutes ces promesses : péripéties, suspens et rebondissements !

Le Conseil d’administration réuni en séance plénière ce lundi 11 avril, fut le théâtre d’une belle pièce, rondement menée.


ACTE I : L’écu du comté

Où l’on apprend que le comté est addicte aux jeux et prestidigitateur.

La commission des finances s’étant rassemblée le 4 avril dernier, la logique présida et les finances nous observâmes. Le budget 2010 voté lors du CA du 15 décembre 2009 a été révisé, portant le total des prévisions de dépenses à près de 40 millions d’euros (contre 39 prévus initialement, pas mal vu Monsieur l’intendant).

Premier appel du pied, les frais d’inscription n’ont augmenté que de 0,8% depuis 2006, représentant 7,7% des recettes globale pour l’exercice 2010.L’examen de ces chiffres intéressants pour notre profond engagement en faveur d’une Université ouverte, accessible, ne laissant pas de place à la sélection censitaire, ne doit pas nous faire perdre la vigilance, qui restera de rigueur pour l’OSBIV.

Tant que je gagne, je rejoue ! Si je perds, j’arrête de miser ? La réponse à cette question se trouve dans les produits financiers de l’Université. L’institution est en effet addicte aux jeux de la bourse, ne pouvant pas reculer devant des placements alléchant ou une rentabilité forte pour un risque minime. Mais voilà, I comme Icare, on finit par se bruler les ailes. Les placements n’ont rapporté que 36 066 euros pour l’exercice 2010 (imaginez un peu le capital immobilisé !), cette somme est en baisse conjoncturelle depuis l’automne 2008. L’Université pincée par les subprimes, triste pour une institution de savoir et de culture.

Globalement les recettes de 2010 sont constatées en baisse de 562 000 euros soit une diminution de 1,86%.

Lorsque l’on s’attache aux charges, un principe doit présider dans votre esprit : les questions ne sont pas de mise. Bravant l’interdit, le représentant de l’OSBIV, pirate de la Castille y Leon, penché farouchement sur son fidèle destrier (une plaquette récapitulative de l’exercice budgétaire 2010) fonça droit sur les moulins ! Il eu l’audace de demander ce que représentaient les 1 568 170 euros classés dans un poste : « AUTRES CHARGES » ! De quoi s’agit-il ? Pardi, tout ce qui ne fait pas parti du reste (nettoyage, télécom-poste, réception, personnel extérieurs, fournitures, colloques et reprographie, subventions et bourse, documentation ou maintenance), c’est un « fourre-tout conforme à la comptabilité de gestion », dixit Mr Yrigoyen, président de la commission des finances ! Bien reçu, mais si ce n’est pas du reste, que reste-t-il à fourrer dans le fourre-tout qui pèse quand-même de 1 568 170 (troisième poste des charges) ?...Silence radio…A l’heure qu’il est, nous menons l’enquête.

Les résultats 2010 bien qu’en retrait par rapport à ceux de l’année 2009, restent satisfaisants. L’Université dispose d’une capacité d’autofinancement suffisante (dégagée grâce à l’amortissement) mais le fonds de roulement a connu un reflux de 989 000 euros cette année, ce qui reste acceptable aujourd’hui, mais très inquiétant au regard du prochain exercice 2011, qui dénotera du passage aux RCE.


ACTE II : débusquer les médecins malgré eux

Où l’on apprend pourquoi demain sera meilleur qu’aujourd’hui.

Lorsque le politiquement correct, le tact, la finesse s’exprime en CA, cela donne à peu près cela :

M.Dupuy et la commission des finances estiment qu’il faudra doter à l’avenir l’Université d’une politique d’investissement : un plan pluriannuel d’investissement, c’est-à-dire un cadrage budgétaire car la vétusté des bâtiments n’a pas fini de nous surprendre. Autrement dit : merci les équipes précédentes de n’avoir pas planifié grand-chose et d’avoir navigué à vue jusqu’au fameux triangle des Bermudas : les RCE.

Trois points cardinaux semblent tenir à cœur le Bureau : le renouvellement de la commission des finances car peu représentative de la diversité du CA, la vigilance exprimée vis-à-vis de l’inflation des heures supplémentaires (imposée par la politique de rigueur honteuse du gouvernement en matière d’enseignement supérieur et de recherche : le plafond d’emploi) enfin la publication d’un bilan financier annuel (peut-être pour juin 2011). En langage non-institutionnel cela signifie que sur l’échelle de 0 à 20, il serait difficile pour le bureau précédent d’avoir la moyenne pour sa planification et sa gestion budgétaire, il reviendrait surement au mois de juin en deuxième session.

ACTE III : le MENEF à la NUB

Où l’on apprend la fourberie de l’Etat-voyou et la présence d’une nouvelle force étudiante pour la construction de la Nouvelle Université de Bordeaux (la NUB pour les intimes), réunion de l’UNEF et du MET : le bien nommé MENEF !

Une carte des répartitions de crédits alloués par l’Etat aux Universités, démontre des inégalités réelles entre les différents groupes sociaux présents dans le supérieur. Au-delà de la bienséance affichée, un étudiant, un maitre de conférences, un Biatoss ne sera pas traiter de la même manière à Renne, à Metz, à Toulouse, à Paris… Libertés formelles et liberté réelles s’entrechoquent encore. Renforcé par le programme des « ROLEX pour la NUB » (précision : il ne s’agit pas d’une nouvelle soirée de la Fabrick, mais des dotations du ministère) : Idex, Equipex, Labex… visant à rendre hégémonique les pôles qui étaient déjà dominants par le passé, l’Université pourrait se voir attribué à ce titre un petit pécule non négligeable pour le bureau exécutif. Pourtant mise en garde par le valeureux M.Cahen toujours prompt à la réaction, l’escroquerie de l’Etat réside dans le paiement des intérêts du grand emprunt qu’il incombe au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, profitant de cette charge déguisée pour diminuer les dotations prévues dans le cadre des « Rolex ». Par voie de conséquence, l’Université n’aurait-elle pas succombé par naïveté aux chimères du ministère ? Réponse dans un prochain épisode.

L’ordre du jour prévoyait la désignation par collège des représentants au comité de construction de la NUB. La tension est à son comble lorsqu’il s’agit de désigner LE REPRESENTANT ETUDIANT au comité administration de la NUB. Nous sommes 5, il n’y aura qu’un élu et un suppléant… La sueur s’empare de l’Unef qui a prévu de présenter le poulain Gobin, Esprit ou le BAP c’est à s’y méprendre recule d’un pas, le MET aussi, OSBIV tire son chapeau. La messe est dite. Sans vous en rendre compte, subtilement, l’Unef est titulaire le MET suppléant, tactique payante : le pacte de non-agression sera respecté jusqu’au bout, et nos deux joyeux lurons (oui mais élus !) viennent de poser la première pierre d’une sainte alliance : le MENEF.

ACTE IV : L’Esprit des mal logés

Où l’on apprend que le pluriel de local sera désormais « un local » et que la précarité étudiante touche n’importe qui, même des galaseux de la patinoire.

Nous voici arrivés au dénouement de ce CA, le point de tension culminant : la nouvelle attribution des locaux étudiants. Se basant sur une décision collégiale du CEVU, le bureau de l’Université a demandé solennellement au CA de s’exprimer sur la question de cette nouvelle répartition qui donnerait : un local à chaque association briguant des mandats au sein de l’Université, le local restant serait attribué de manière collective à toute association non institutionnelle d’étudiants de Bordeaux IV (groupe théâtre, danse…).

Dans une salle des Actes détendue, relâchée, une voix claque dans les tympans. M.Desjardins saisi le micro et lance un tonitruant : « je respecte complétement cette répartition, ne la conteste pas dans son principe, cependant il n’y a pas 4 organisations étudiantes à but politique…mais 5 » Roulement de tambours, les mouches volent, l’assistance retient son souffle, et M.Desjardins poursuit : « Oui, le B.A.P n’est pas ESPRIT, or chacune des deux organisation détient une certaine représentation, et au regard de ce qui a été dit en CEVU, le B.A.P et ESPRIT devraient donc disposer de deux locaux… ». Rires et gloussements dans la salle des actes. Alors une idée germe dans la tête de l’élu OSBIV : « la Brigade anti-pigeon dont, coïncidence, l’acronyme est le B.A.P devrait aussi disposer d’un local car elle dispose grâce à vous d’une représentation au CEVU ?... Situation pour le moins cocasse. Mais un éclair dans la nuit vient stopper les spéculations, le Président M.Lung rappelle la règle de français pour el pluriel de local : contrairement à un corbal qui donne des corbeaux, à Bordeaux IV ont dit aujourd’hui : un local et des local, comme l’a décidé le CEVU. Au terme d’un vote, pour lequel les abstentions ont formé le 3 de devant du 4-3-3, avec M.Laborde en avant-centre, M.Saint Pau en ailier droit, et M. Brisson à gauche.

Jeu, set et match, ESPRIT 1 local et plus des locaux, personne n’est à l’abri de la précarité, il va falloir accepter de réduire son train de vie et déplacer la machine à café.


2 commentaires:

  1. Très bon compte rendu,reste à faire la pub du blog !
    Merci thibaud !

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  2. Très belle plume, comme toujours !

    Au plaisir de vous lire à nouveau.

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