jeudi 27 octobre 2011

L’Université atteint par un mal incurable : Le CA du 24 octobre 2011 ou comment le cochon est entré dans le maïs.


Dans une salle des actes relâchée, détendue à l’approche des vacances, rien ne viendra troubler cette sérénité affichée de l’ensemble des administrateurs de l’Université et de l’équipe présidentielle. Seul votre fidèle écuyer s’inquiète, se ronge les ongles et son frein, sur la brèche, il observe et vous rapporte ici le déroulé d’une séance de Conseil d’Administration qui aura mêlée merveilleusement suspense, exaltation et détermination.

A ce jour pas mal d’Universités sont en difficulté financière, on apprendra que l’enseignement supérieur est effectivement dans le viseur de la politique d’austérité du gouvernement, demain à la fac il n’y aura plus ni lumières, ni chauffage pour les enseignants chercheurs qui auraient voulus en profiter. Cette période est finie : the game is over. En effet même la très feutrée Conférence des Université rentre dans la fronde générale, sans Thierry. Vous vous souvenez des perdidos et un peu desesperados d’une époque pas si lointaine qui criaient dans le désert que la LRU allait fissurer et casser le service public d’enseignement supérieur et de recherche ? La présidence de l’époque avait convoqué la folie pour ces jeunes esprits un peu mal dégrossis. Pourtant voila, lundi 24 octobre, aveux présidentiels rapportant la conférence des Universités : Transferts de charges notamment salariales, sans transferts de moyens, impossibilité pour certaines de prendre en charge la GVT (l’augmentation du cout salarial lié à la revalorisation de carrière) demandé par l’Etat, problèmes de financement de la masterisation particulièrement à Bordeaux III (retrait le jour de la rentrée de certains masters !). .. J’en passe et des meilleures. L’Université est attaquée parce qu’elle a entrouverte la boite de pandore : les RCE ayant pour cause la LRU

En bon Paco Rabanne, la Présidence de l’époque avait envoyé la marée chaussée sur une belle bande de joyeux lurons mobilisée et déterminée à éviter la LRU et la destruction calculée des services publics universitaires. Retour de flamme, aujourd’hui la situation à Bordeaux IV est inquiétante (doux euphémisme) : Taux d’encadrement des étudiants extraordinairement faible,
les premières années peuvent le constater.

Alors que faire Monsieur Le Président ?
Qu’à cela ne tienne, la commission des finances s’est penchée sur le sujet, ouf, on est rassuré. Pourquoi ? Car on va apprendre dans la présentation des grandes masses budgétaires de l’Université que la seule incertitude qu’il existe réside dans le passage aux…..RCE !!! Merci, on pourra donc dormir tranquille. Beaucoup de choses sont certaines par ailleurs. C’est un fait, l’État gèle désormais les crédits d’investissement revenant sans doute également sur son engagement sur la dotation SYMPA, pas si cool que ça finalement. L’État n’est pas seul responsable de désordre budgétaire à l’Université. En effet, une petite erreur des services de la fac peu couté très cher. De quoi s’agit-il ? Trois fois rien, l’opération rénovation du CAMPUS va couter trois fois plus chère, cela à cause d’une erreur de 1000€ par mètre carré par les anciens services de la DPL !!!

Bref, du brouillard, de la fumée, des enfumades. Mais comme disait Laurence Parisot : « tout est précaire, la vie, l’amour… », Alors pourquoi pas le budget d’une Université comme Bordeaux IV ?

Les grandes masses budgétaires relève les choix politique et stratégique d’une équipe à la tête de l’Université. Cela est clairement assumé par M.Dupuy, avec qui, votre fidèle écuyer partage l’esprit critique vis-à-vis des présidences passées en termes de gestion budgétaire. A l’annonce le projet de budget 2012 parait attractif, réorienté sur le nécessaire contre le superflu d’autrefois, mais aussi sur l’avenir contre la rigueur et le conservatisme d’hier.
En effet, le budget de la recherche à Bordeaux IV augmentera normalement en 2012 de 300 000€, ce qui redonnera un peu de considération à cette partie délaissée du supérieur. Dotation d’une prime pour les BIATOSS, doublement du budget du SIUAPS, Prime pour les contractuels (chargés de TD qui ne sont pas sous contrat doctoral) avec des rattrapages de carrière… Vraiment tout semble alléchant.

Mais je vous réserve le meilleur pour la fin, la cerise sur la crème, le beurre sur la tartine, la paille sur la chaise, un grand plan d’investissement sur trois zone géographique : Campus Pessac, Campus Périgord, et mise en conformité de l’IUFM. Sans doute un seul oubli : ou sont les étudiants dans ce budget 2012 ? … Nous les cherchons et nous vous contacterons lorsque nous les aurons trouvés.

Autre sujet à l’ordre du jour de cette réunion sympathique des administrateurs, la fameuse Décision modificative du Budget 2011 numéro 3 (DBM3). Alors sur ce sujet accrochez vous, l’Université n’est pas à un paradoxe près. Ce lundi 24 octobre, le CA de Bordeaux IV, vient de régulariser pour 1800 000 € d’heures supplémentaires effectué par l’ensemble du système d’enseignement de la fac. Et alors me direz-vous ? Et alors ? Alors l’Université se fait radicalement taper sur les doigts par la cours régionale des comptes, car cette régularisation en octobre est une aberration comptable mais aussi stratégique et sociale. En effet, stratégiquement nous sommes en sous-effectifs d’enseignement, puisque les heures supplémentaires payées beaucoup plus chères augmentent de façon mécanique et exponentielle. Or, l’Université détient à l’heure actuelle une faible politique d’emploi, ce qui alimente l’augmentation de ce poste qui devient inertique dans le budget.

Sans transition, la proposition de doter le DEJA et le DEJEP de statuts juridiquement autonomes, n’a pas manqué de faire tousser le club select et fermé des juristes. En effet, nous ne fumes point surpris par la position du mandarin qu’adopta M. le doyen de la faculté de Droit qui ne voyait pas l’utilité de la collégialité mais croyait dur comme fer aux vertus d’un seul homme, un chef charismatique, capable du meilleur pour son petit peuple.

Enfin pour terminer une séance, trop peu claire, la refonte des statuts de l’école doctorale notamment concernant l’ED 41, a donné lieu à une franche partie de rigolade. En effet, il fallut que nous nous exprimâmes sur la modification des statuts de cette école en charge de la politique doctorale pour le Droit et les sciences politiques, cependant en consiste la modification ? Je vous le donne en mille : retirer 2 doctorants du conseil de l’école passant de 5 à 3 aujourd’hui. Une école doctorale sans doctorants, voila une idée qu’elle est bonne !

Soyons déterminés, vigilants, criards, et conflictueux, car rien n’est plus dangereux qu’une démocratie soumise au silence, à l’obéissance et à la subordination. Tant que le rafiot OSB IV flottera, les marines marchandes et autres flottes du prince auront des soucis à se faire.

6 commentaires:

  1. Si vous aviez un minimum de jugeotte, vous vous rendriez compte des avancées qu'a permis la LRU dans la gestion interne de la fac, après c'est la rigueur pour tout le monde y compris pour les facs. Il m'arrive de temps à autres de faire un tour sur votre blog et ce que j'y lis me fait désespérer de nos élus étudiants. Seul point positif, vous n'êtes lu par personne, pourvu que ça dure...

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  2. tient ! un cochon sort du mais !

    toto

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  3. Quelles sont les avancées du coup? Cela m'intéresse

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. "Seul point positif, vous n'êtes lu par personne, pourvu que ça dure..." Tu n'existes donc pas, bonne nouvelle, pourvu que ça dure !

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  6. Super article !
    "des avancées qu'a permis la LRU dans la gestion interne de la fac", La LRU c'est surtout des compétences transférées sans les moyens qui suivent et une dynamique concurrentielle entre établissement qui en est insufflé, poussant à des dérives que tu connais certainement ... Il n'y a jamais eu autant de DU payant depuis l'autonomie...A ton avis pourquoi ?

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