vendredi 19 décembre 2014

Rétablir la vérité

Hier matin, en plein TD, une part entière du plafond du préfabriqué B s'est effondré sur le premier rang. Il n'y avait heureusement personne dessous. Pendant que la fac continue de se dégrader et que l'austérité nous touche de plus en plus fort, nous sommes obligés de répondre aux mensonges et accusations délirants colportés depuis 2 jours sur le blocage du CA de mardi.


Mardi 16 décembre le conseil d’administration de l’université de Bordeaux est bloqué par des étudiants, doctorants, enseignants et personnels. Les accusations de saccages et dégradations opposées par l’institution et certaines associations servent uniquement de prétexte afin de détourner l’attention, d’une part de la véracité des faits et d’autre part du réel problème qui demeure : l’austérité et ses conséquences dramatiques sur l’Université. De plus, cet après-midi aura surtout montré la position jusqueboutiste et irresponsable de l’Université.

A 13h, plus de 60 personnes sont rassemblées sur le parvis du campus de Carreire, devant le bâtiment administratif. A cette heure-ci, déjà une vingtaine d’agents de sécurité privée, embauchés par l’Université pour l’occasion, filtrent les entrées depuis l’intérieur du bâtiment.


A 13h30, les quatre entrées principales du bâtiment sont bloquées par les manifestants. Devant une telle situation, une décision « responsable » aurait été de reporter immédiatement le conseil à une date ultérieure. Cette décision n’est pas prise.


Une dizaine de membres du conseil sont en effet invités à emprunter un chemin à travers les couloirs souterrains de l’université pour rejoindre discrètement la salle. C’est à ce moment, dans un sas fermé par des portes battantes, que la première agression des agents de sécurité a lieu contre des militants. Sur ordre d’un membre du PCSI, 5 agents de sécurité vêtus de gants de frappes « chargent » les militants pour les sortir du couloir. Ces « charges » sont l’occasion d’une violente empoignade, devant des membres du CA médusés. Il n’y a heureusement pas de coups échangés, mais le téléphone d’un étudiant est brisé.
A environ 14h, l’université réussit à faire rentrer une dizaine d’agents administratifs par le secrétariat.


L’alarme incendie est déclenchée. Devant une porte en verre, dont l’un des battants est ouvert, une vingtaine d’étudiants et des membres du CA tentent d’entrer. 3 agents de sécurité leur font face. Ils bloquent l’entrée de manière inflexible. L’énervement monte, des bousculades ont lieu. Les manifestants poussent pour faire reculer les agents, mais ceux-ci ne bougent pas. La porte en verre finit par éclater sous la pression. Des éclats de verre touchent un agent de sécurité et 3 étudiants. L’une d’elle est soignée au PCSI pour des éclats sur les mains et dans la cuisse. Cet incident ne relève en aucun cas d’une volonté de faire céder la vitre ; la position des agents de sécurité refusant de libérer le passage face à la pression exercée par la foule a à elle seule causé cette dégradation. Affirmer le contraire relève d’une volonté de diffamation qui ne trompe personne.


Les manifestants accèdent donc à la porte d’entrée de la salle du conseil. Des membres de la direction sont présents et viennent sans retenue exercer des provocations verbales et des invectives à l’encontre de militants. Nous condamnons ces agissements qui n’ont fait qu’augmenter la tension déjà élevée. Dans le même temps, le CA commence. L’un des élus Inter’asso, en escaladant des barrières et des conteneurs à ordures, réussit à pénétrer discrètement dans la salle du conseil. Il donne ainsi le quorum physique minimal pour voter un budget d’austérité en présence seulement des membres favorables, aucun syndicaliste ni élu étudiant n’ayant pu rentrer dans la salle. Nous condamnons fermement l’attitude d’Inter’asso contraire à la volonté affichée lors de la dernière AG de participer à leur manière à la lutte contre ce budget d’austérité.


Une fois encore, les agents de sécurité enfilent des gants de frappe. Ils se placent devant les portes de la salle. Des agressions physiques sont une fois de plus perpétrées par les agents de sécurité et même par un vice-président de l’université qui distribue des coups à certains étudiants présents. Dans l’altercation, une porte cède, permettant aux étudiants d’interrompre le conseil d’administration.


Ce communiqué a donc pour objectif d’éclairer les circonstances exactes du déroulement de l’après-midi. En dépit des allégations mensongères et des accusations diffamatoires proférées à l’encontre des participants au blocage, il ne faut en aucun cas perdre de vue la signification politique de ce blocage qui portait comme seul et unique objectif la défense d’un service public dignement financé, à la hauteur de la tradition française de l’enseignement supérieur, public, gratuit et ouvert à tous.

4 commentaires:

  1. "L’un des élus Inter’asso, en escaladant des barrières et des conteneurs à ordures, réussit à pénétrer discrètement dans la salle du conseil. Il donne ainsi le quorum physique minimal pour voter un budget d’austérité en présence seulement des membres favorables, aucun syndicaliste ni élu étudiant n’ayant pu rentrer dans la salle"

    J'étais là. Le chorum était déjà atteint et le conseil commencé sans aucun élu étudiant à cause de votre blocage, quand 3 élus Inter'assos sont montés par un escalier pour rejoindre la salle du conseil. Il n'y a pas eu "d'escalade de poubelle", permettant d'atteindre le chorum.

    Pour un article intitulé "rétablir la vérité", ça doit en dire long sur le reste du déroulement tel qu'il est raconté...

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    1. L'escalier par lequel sont montés ces 3 courageux était bloqué par une barrière + une poubelle, enchainés à la rampe. Tu semble plus prompt à relever un point de détail que tu ne connais visiblement même pas, qu'à condamner les délires mensongers d'interassos qui évoque des "sauvages" et des "saccages"...

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    2. Tu parles de la barrière enchaînée que sur un seul bord ? Qu'il suffisait d'écarter pour passer derrière ?

      Es-tu sûr d'avoir été présent ? :)

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    3. Mais de quoi tu nous parles ? Ton souci du détail ne fait-il pas diversion sur la tentative un poil ridicule d'Interassos de salir le mouvement ?

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