Un an, un an exactement de non
rédaction de joyeux compte-rendu de Conseil d’Administration (CA). La flemme
mais aussi un manque d’inventivité face à un conseil aseptisé. Mais la trêve
est terminée. Allons-y.
Monseigneur Manu 1er, roi des
serfs de l'université de Bordeaux, ouvre donc comme à l’accoutumée la séance en
revenant sur la visite récente de notre cher policier-urgentiste de premier
ministre. En effet, ce dernier a signé une convention « IDEX »
pactole de 700 millions d’euros. Par contre, le pognon n’est pas véritablement
pour de suite. Passons.
Ce CA est celui du vote du « budget
initial 2017 », nous pouvons donc nous attendre à une contestation, chers
lecteurs. Monseigneur Manu 1er, roi des serfs de l'université de Bordeaux,
présente donc ce budget en légère hausse et qui est équilibré ce qui lui fait
dire que cela est « satisfaisant mais sans plus » car du fait des
contraintes les initiatives sont limitées. Nous buvons les paroles résignées du
sage. Nous avons droit à de multiples explications de construction budgétaire
et d’arbitrage financier. Rien n’est choquant si l’on accepte la position de
gestionnaire de misère. Néanmoins, d’un autre point de vue -le nôtre, chers
comparses- nous pouvons être dépités face à cette résignation des instances ne
menant plus de lutte politique pour réhabiliter l’enseignement supérieur. Notre
bon seigneur explique que la masse salariale est en quelque sorte « un
caillou dans la chaussure » du fait du « GVT » (le glissement
vieillesse technicité) qui est l’augmentation automatique des fonctionnaires
avec l’ancienneté.
Nous commençons à nous endormir
bien que la présentation soit pédagogique. Et là ? Le délégué CGT lève la
main, on s’attend à des remous car si le budget est globalement constant (d’un
point de vue macro) les conditions des salariés et des étudiants ne vont pas en
s’améliorant. Nous attendons la première charge… Finalement, nous l’attendons
toujours. En effet, lors de son monologue ce dernier explique que ce n’est pas
la joie bien au contraire mais comme le « dialogue social » est bon, « on
ne va pas s’opposer mais s’abstenir »… Mon dépit est à son apogée.
A cet instant, je me dis que la
fin du conseil va être longue et douloureuse. Je regarde à ma droite et observe
la main du brigadier Wagner (le chevalier d’Inter’assos), je me dis que le
supplice va encore s’alourdir. Mais coup de théâtre celui-ci attaque la
présidence et notamment des positions vis-à-vis du Collège Santé (dont il est
issu). Après une présentation longue et claire, le brigadier Wagner s’attire
les foudres de Monseigneur Manu 1er, roi des serfs de l'université de Bordeaux.
Ce dernier attaque à plusieurs reprises la gouvernance de ce Collège qui ferait
bien mieux d’opter pour le dialogue interne à l’étalage sur la place publique.
Le brigadier ne se démonte pas et estime « qu’il faut faire plus de
pédagogie dans l’explication des choix car le mécontentement monte ou tout du
moins l’incompréhension ». A ce moment-là je me rappelle quand je
demandais au Sieur Grard (directeur du Collège DSPEG) de faire un référendum
interne pour quitter l’Université de Bordeaux. Ce que nous pouvons retenir de
la pique du brigadier Wagner et de la colère présidentielle face à son Collège
de cœur et surtout l’intervention de professeurs tels que Combeau à l’attitude
des plus condescendantes avec cet élu étudiant dans un calme général.
Reconnaissant au brigadier Wagner
qui, sur un ton policé et sans trop se mouiller, essaye de défendre sa patrie, aura
au moins eu le mérite d’animer un peu ce terne CA. Pour toi brigadier, monte le
son : https://www.youtube.com/watch?v=RQOWRSwy_8A
Dépité par la résignation généralisée, je décide de faire
une remarque pour mettre en avant le fait qu’à « budget constant, la
qualité des diplômes diminue » (suppression de td, de td de langues,
de matières, des plaquettes de td papiers etc…). Monseigneur Manu 1er, roi des
serfs de l'université de Bordeaux, me répond que l’on ne peut énoncer ça d’une
telle sorte mais qu’il va prochainement se pencher sur la question à l’aide de
critères objectifs ; à bon entendeur.
Hormis cela, rien de merveilleux, alors passons aux
résultats du vote : 5 contre (dont OSB IV et l’Unef dont j’avais la
procuration), 5 abstentions (inter’assos et CGT) et 22 pour. Youhou.
Pour le reste du CA, il n’y a rien de merveilleux à ajouter,
hormis que la situation de l’ESPE est toujours catastrophique (notamment des
personnels en souffrance et des cours qui ne se tiennent pas toujours) et que l’Université
a toujours tendance à faire une belle politique de l’autruche.
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