Appel national des doctorants, docteurs et chargés d'enseignement de l'Université de
Bordeaux
Les annonces répétées ces dernières
années par les gouvernements successifs de coupes budgétaires dans
l’enseignement supérieur et de la recherche impactent directement les
conditions de travail de l’ensemble du personnel des Universités, tout
autant que les conditions de formation des étudiants. Tandis que les
mesures visant à octroyer des facilités dans le domaine de la recherche
aux plus grandes entreprises nationales se multiplient (sous la forme de
crédits d’impôt), il est au contraire demandé aux Universités
françaises d’accepter de faire un « effort » au prix de gels de postes,
de non-reconduction de contrats, de compression budgétaire pour les
unités de recherche ou bien encore de fermeture d’offres de formation.
Tous les membres de la
communauté universitaire sont concernés : les étudiants, les enseignants
qu’ils soient titulaires ou non, les agents administratifs, et les
doctorants. Les conséquences pratiques des politiques
nationales adoptées sont désastreuses. Les étudiants se retrouvent à 40
dans des préfabriqués, les unités de recherche passent leur temps à
essayer de trouver des financements, les doctorants sont de plus en plus
soumis à des conditions de précarité aigüe, et les personnels
administratifs sont exposés à une augmentation sans précédent de
maladies professionnelles.
Or, dans ce contexte, la fusion des
universités, à Bordeaux comme ailleurs en France, a été l’occasion de
« faire plus avec moins ». Loin de constituer une voix dissidente aux
choix pris au niveau national, la présidence de l’Université de Bordeaux
a au contraire reproduit avec assiduité le modèle de l’enseignement
supérieur et de la recherche proposé, fondé sur l’individualisation des
tâches et des projets, sur la « rationalisation » des offres de
formation, et sur l’égalisation par le bas des conditions de travail. Si
l’idée n’est pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, force est de
constater que l’Université de Bordeaux telle qu’elle est bâtie
aujourd’hui ne parviendra à atteindre ses objectifs affichés d’
« excellence » et d’ « ouverture internationale » qu’au prix d’un
mal-être durable au sein de ses propres structures.
L’enjeu ne se limite pas à une
rentabilité court-termiste de formation des cadres de demain en fonction
des attentes de l’entreprise, mais concerne encore et surtout la place que l’on veut donner à l’Université et à la culture des citoyennes et citoyens de demain dans notre société.
- Je suis étudiant, et nourris des inquiétudes quant à l’avenir de la formation qui me sera dispensée
- Je suis doctorant et/ou chargé de travaux dirigés, et m’oppose aux conditions de plus en plus précaires dans lesquelles j’entreprends mes recherches
- Je suis enseignant, et m’oppose aux nouvelles logiques de recherche dans l’Université française
- Je suis agent administratif, et m’oppose aux conditions de travail de plus en plus difficiles qui me sont imposées
- Je ne suis pas membre de l’Université, mais reste préoccupé-e par le sort de l’enseignement supérieur et de la recherche dans mon pays
J’exprime ma solidarité à la
pétition engagée par les jeunes chercheurs de l’Université de Bordeaux.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche français et
la présidence de l’Université de Bordeaux doivent changer au plus vite
le cap des mesures prises.
Signez la pétition sur : https://www.change.org/p/minist%C3%A8re-de-l-enseignement-sup%C3%A9rieur-et-de-la-recherche-pour-un-service-public-de-l-enseignement-sup%C3%A9rieur-et-de-la-recherche-de-qualit%C3%A9?recruiter=89975891&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=autopublish&utm_term=des-lg-no_src-no_msg
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