mercredi 3 décembre 2014

CFVU DU 20 NOVEMBRE, ou comment narrer l'exercice démocratique dans une institution n'appréciant guère les débats




Lectrice, lecteur, ce compte-rendu légèrement romancé est le récit de 5h15 de Conseil…

Introduction générale : 

  Après les politesses de bienvenue coutumières, le suzerain Ἀχιλλεύς excuse Monseigneur Manu 1er, roi des serfs de l'université de Bordeaux pour son énième absence. Il est d’ailleurs dommage que ce dernier ne puisse pas se rendre compte de la forme des « débats ». Le suzerain Ἀχιλλεύς nous annonce qu’un prochain CFVU et dores et déjà programmé au 11 décembre. A l’occasion, il nous annonce que si l’ordre du jour a été maintes fois modifié cela s’explique par le fait que nous sommes encore en période d’installation…

Une fois n’est pas coutume, nous ne voterons pas de PV celui-ci n’étant pas terminé. 

Allons-y.

1)      Bilan handicap de l’année universitaire 2013/2014

Ce premier point est un point d’information nous relatant le rôle de la cellule PHASE ainsi que ses différentes actions. Au fur et à mesure de la présentation, nous constatons une proportion d’étudiant en situation de handicap bien supérieure en licence qu’en master. Conscient de cette difficulté de la réussite des étudiants handicapés, des pistes de réflexion sont étudiées pour améliorer la réussite. 

2)      Convention Cadre

Nous allons devoir statuer sur une convention-cadre (c’est-à-dire que ce n’est pas la convention finale) entre diverses institutions publiques (lycées, universités, etc) et des partenaires privés (Airbus, Thales, Safran, etc). Cette convention concerne un soutien et un accompagnement des élèves et des étudiants en situation d’handicap, et cherche à favoriser l’insertion professionnelle. Pour faire simple, c’est ici un co-financement fourni par les entreprises. On nous explique, notamment, qu’un doctorant handicapé est coûteux pour l’université, du fait de certains aménagements nécessaires, et que les entreprises sont donc des « leviers ». Si la démarche est bonne, elle illustre néanmoins les sérieux problèmes budgétaires que subissent les universités (merci à toi sainte L.R.U), les obligeant à faire appel aux entreprises leur offrant un statut de sauveuses. 

Votons : 24 pour, 9 abstentions (nos deux voix sont ici)

3)      Diplôme de doctorat en VAE

La VAE c’est la validation des acquis et de l’expérience, plus simplement on offre la possibilité à des employés de faire des démarches pour obtenir un diplôme (ici doctorat) en adéquation avec leur travail. Après quelques informations, le porteur du projet tient à montrer que ce genre d’obtention de diplôme est souvent « à la marge ». Dommage.

Votons : unanimité

4)      Label de doctorat européen 

Ce label est un label anciennement utilisé dans feu-Bordeaux I, mais qui a été oublié dans le processus de fusion. Nous sommes donc là pour corriger ce raté. Le porteur de projet nous explique que l’attribution de ce label est conditionnée à de sévères démarches, ce qui fait qu’il est très peu demandé de la part des doctorants. Néanmoins, un docteur de l’Ubx  souhaite l’obtenir (il en avait fait la requête à l’époque de feu-Bordeaux I). Notre vote sera donc rétroactif, quel pouvoir !
 
Votons : unanimité

Pour l’instant, la CFVU est –relativement- ennuyante.

5)      Point d’information sur la vie universitaire

Mesdames Eloi et Rascle, nous exposent les « réussites » et les projets de l’Ubx dans le domaine de la vie universitaire. Cela concerne, notamment, la mise en place des comités de vie campus dans le courant du mois de janvier (normalement), avec quelques mois de retard… Nous apprenons aussi qu’un festival « arts et sciences » va être inauguré, et qu’une nouvelle attribution des locaux associatifs devrait voir le jour avant la fin de l’année universitaire. 

Les débats vont se tendre. 

Votre serviteur demande alors pourquoi les associations élues ou non d’ailleurs, n’ont pour l’instant pas été conviées aux réunions préparatoires de cette nouvelle attribution. « Car c’est que le début mais que nous allons être associés » rétorque le VPE (obscur Secrétaire d’Etat sans pouvoir rien qu’à nous). Mon inquiétude persiste, passons. Je demande aussi pourquoi dans les points forts de la vie universitaire sont uniquement mis en avant des projets portés par interassos ou la fédé aliénor (deux organes s’accouplant fréquemment à lire notre dernière dépêche de bâbord). Quelques exemples : 

-        -  Amphi de nuit. Ô toi étudiant-e de DSPEG tu sais que cette promesse électorale d’interassos n’était bien qu’un mirage.
-        -  Epicerie solidaire, projet sur lequel nous étions associés au début puis putschés, puis repris en main par la fédé aliénor, puis plus rien ou presque. Depuis 3 ans et demi, ce projet est un projet. Projet-tisons.
-          -Inauguration de l’Ubx : dont un concert place de la victoire avec « Tom Frager » pour un coût total de plus de 19000€ financé à 100% par l’Ubx. Parlons culture.

Mes exemples ne sont que peu appréciés par la présidence. Une légère tension s’installe.
C’est à ce moment que le corsaire de l’Unef (secrétaire général de l’unité locale, notre star de la politique politicienne universitaire) décide d’attaquer la présidence sur le FSDIE où le règlement intérieur n’est pas respecté, où la présidence décide de faire une avance financière avant même la décision de la commission en faveur de la fédé aliénor (vous avez dit cogestion ?). Votre serviteur abonde dans son sens et rappelle là encore notre nouvelle dépêche de bâbord. Madame Rascle commence à s’énerver, le suzerain Ἀχιλλεύς essaye de tempérer les débats. Puis après une nouvelle attaque de ma part, il décide de mettre fin aux débats en m’empêchant de parler du fait que « ce n’est pas lieu pour débattre de cela ». Avec l’Ubx, il faut le savoir ce n’est jamais le lieu et encore moins souvent le moment du débat.

6)      Grandes masses budgétaires

Le premier ordre du jour annonçait que nous devions nous prononcer sur ces grandes masses budgétaires, puis le second indiquait finalement que ce n’était que pour information. Navrant. Pour nous expliquer l’aspect budgétaire de l’Ubx, nous avons un invité de choix, le Sieur Lewis (VP CA). Il explique à nouveau la justification de la coupe franche de 10% du budget et le gel de 55 postes pour la deuxième année consécutive. Il annonce que « l’on ne peut pas compter sur l’Etat », et qu’il faut chercher des financements ailleurs. Nous y voilà.

 Je demande une explication sur comment a été fait le choix de couper 10% dans chacune des composantes alors que les taux d’encadrement varient du simple au triple suivant les composantes (voir là encore notre nouvelle dépêche de bâbord) ; il m’y répond qu’il faut comparer par rapport aux moyennes nationales suivant les formations ; et alors ? Il ne sait pas. Très bien. Comprenez-vous enfin notre réticence à cette fusion ?

Se pose alors la question de la soutenabilité de l’offre de formation avec ces coupes successives et les gels de poste à gogo. La réponse est franche « il va falloir surement baisser l’offre de formation ». A très vite Sieur Lewis…

7)      Capacités d’accueil

Après nous avoir expliqué brièvement que l’Ubx était attractive avec une forte augmentation des néo-bacheliers  en 1ère année alors qu’au niveau académique les bacheliers sont stables, nous allons rapidement passer au sujet sensible « les capacités d’accueil ». D’ailleurs, peut-être aussi que les gens ont du mal à financer des études privées, bref, passons.

En effet, en cette joyeuse CFVU du 20 novembre, on nous demande de voter en faveur de 6 capacités d’accueil qui concernent la L1 socio, la l1 psycho, et le PACES notamment. Les capacités d’accueil correspondent à une restriction de l’accès à l’Université par la mise en place de quotas. Si les demandes pour s’inscrire dans ces 1ères années sont supérieures aux quotas, un tirage au sort est effectué pour désigner les chanceux rejoignant l’Université. Les autres restent sur le carreau, ou alors ont le choix de s’inscrire dans d’autres filières de l’Université qui elles n’appliquent pas les capacités d’accueil… Drôle de conception d’un enseignement, d’une transmission des savoirs, et d’une réflexion ouverts à tous.

Lors de ce point, d’âpres et longs échanges voient les élus étudiants attaqués la présidence pour s’opposer fermement à ces mises en place. 

Néanmoins, on notera l’intervention :
 -          

-         -  D’une membre d’Inter’assos s’appuyant sur la « sélection naturelle » pour contrecarrer les capacités d’accueil (un brin étrange comme angle d’attaque) ;

-          - Du corsaire de l’Unef (secrétaire général de l’unité locale, notre star de la politique politicienne universitaire) remettant en cause la morale portée par l’équipe présidentielle et qui va déboucher sur une logorrhée du suzerain Ἀχιλλεύς « il faut être acteur, arrêter votre opposition adolescente, il faut avancer » (dire que cet homme fût militant, comme il aime le rappeler ; lucide il sait surement qu’il ne l’est plus).

-         - De votre serviteur consterné des choix et des initiatives de cette présidence, bricolant des pansements à des maux qu’ils ne veulent pas affronter. Baissons la tête, diminuons le budget, tuons le service public.

Très énervé le suzerain Ἀχιλλεύς stoppe les débats et décide de passer au vote. Bon nombre de membres de la CFVU sont partis du fait de l’heure tardive. L’atmosphère est un brin pesante, et une légère inquiétude me traverse quant à la positon des élus inter’assos dans lesquels j’ai une confiance limitée.

Votons : 15 contre ; 5 abstentions ; 8 pour

A voir le suzerain Ἀχιλλεύς, nous pouvons le dire nous avons « gagné ». Malgré notre vote de rejet, les capacités d’accueil passeront ce vendredi 5 décembre devant le Conseil d’Administration. Suspense

Pour finir, il est important de préciser qu’au sein d’inter’assos il y a visiblement des positions différentes. En effet, une élue a fait le choix de l’abstention alors que ses collègues ont voté contre. Ça doit être sympa les réunions de débrief’ (ou alors, les limites de l’apolitisme?).

Il est 19h15, c’est la quille. Ciao, bonsoir.

1 commentaire:

  1. Comme ça doit être frustrant de ne pas être majoritaire. Dommage, plus les élections s'enchaînent, moins vous êtes représentés.

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